Vladimir Vyssotski : un poète


 Source : service de presse 

TITRE Vladimir Vyssotski, Un cri dans le ciel russe

AUTEUR Yves Gauthier

ÉDITIONS Transboréal


 

« La langue russe, c’est par lui, c’est chez eux que je l’ai apprise.» Koursk, 1972, j’ai 21 ans. Penchée au-dessus d‘un imposant magnétophone à bandes, j’essaie, avec l’aide de trois de mes étudiants qui, bravant les interdits, se sont liés d’amitié avec la seule étrangère sur 500 km à la ronde, de décrypter un enregistrement quasiment inaudible. Sur la bande, une voix éraillée fait naître dans leurs yeux une ferveur qui transforme l’épreuve en rite d’initiation. La voix c’est celle de Vladimir Vyssotski, acteur, chanteur, compositeur, poète, l’idole de tout un peuple. Pardon de cette incursion personnelle, mais ceux qui l’ont connu ont tous en eux quelque chose de Vyssotski. Ainsi Yves Gauthier qui raconte en prologue comment ce dernier lui a indirectement sauvé la vie. Il poursuit dans son ouvrage le dialogue amorcé par le lycéen qu’il fut pour tenter d’appréhender une culture à travers une de ses figures emblématiques. Quel enseignement théorique aussi brillant fût-il pourrait remplacer le partage avec un peuple de ce qui fait la trame de sa culture et structure ses individus ?

Ce livre consacré à Vyssotsky est aussi le fruit d’une rencontre naturelle entre l’artiste, qui ne cessa de chanter la conquête de sommets et le dépassement de soi, l’éditeur des voyageurs au long cours et l’amoureux de la langue russe et des grands espaces qu’est Yves Gauthier : « … ces espaces infinis de la Russie… Leur énergie… Ces espaces infinis le nourrissaient… » et plus loin « il y a une forme d’adéquation entre la démesure de l’espace russe et la démesure de l’homme russe incarné par Vyssotski ».

Yves Gauthier se tient loin des anecdotes racoleuses, - il ne consacre aux addictions que peu d’attention et aux amours de Vyssotski, notamment avec Marina Vlady qu’un seul chapitre joliment intitulé : « Àla marge de l’œuvre, le chapitre de l’amour » - loin aussi, des poncifs parfois faciles liés à la dissidence dont Vyssotski l’insoumis ne fit pourtant jamais partie. La censure ne laissa pourtant imprimer le moindre des vers ni presser le moindre vinyle du vivant du poète.  L’auteur préfère, à travers les témoignages, les routes et l’œuvre brosser le parcours fulgurant d’un mauvais garçon qui aurait bien tourné pour devenir un poète dont la disparition fit dire au prix Nobel Joseph Brodsky qu’elle était « une perte irréparable pour la langue russe… »

Comme tout talent incandescent Vyssotski est mort jeune, bien sûr, - il avait 42 ans – après avoir été l’acteur fétiche du théâtre de la Taganka, tourné dans plus de 35 films et donné des centaines de concerts dans des lieux les plus insolites. Mais il était avant tout ce que les Russes ont de plus cher : un poète. 

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