Gazprom exporte moins de la moitié de son gaz via l’Ukraine

En raison de la crise, l’Europe réduit la consommation de gaz russe, en le remplaçant par des fournitures d'autres pays. Crédit : AP

En raison de la crise, l’Europe réduit la consommation de gaz russe, en le remplaçant par des fournitures d'autres pays. Crédit : AP

Gazprom n’a exporté en janvier 2013 que 42% de son gaz via l'Ukraine, rapporte Interfax. L'agence a calculé ces données sur la base de chiffres des distributeurs russes et européens. Selon Interfax, depuis le 1er janvier, le volume pompé à travers le réseau ukrainien a diminué de 18% par rapport aux dix derniers jours de 2012.

Les demandes faites par Vedomosti à Gazprom sont restées sans réponse, le représentant de Naftogaz s’étant lui aussi abstenu de tout commentaire. Le ministre ukrainien de l'Industrie et du Charbon, Edouard Stavitsky, a déclaré plus tôt cette semaine que le « transit ne serait pas inférieur au niveau de 2012 ».

Entre janvier et novembre de l'année dernière, le débit du gaz à travers l'Ukraine a baissé de plus de 20% par rapport à la même période de 2011. En 2012, un peu plus de 50% des livraisons russes ont transité via l'Ukraine, indique l'analyste d’Investkafe Grigori Birg.

Mais le transit par ce pays diminue en raison de la mise en service du gazoduc Nord Stream, ainsi que de la hausse du pompage à travers la Biélorussie. Ceci fait partie de la stratégie de la Russie dans les négociations sur le prix du gaz pour l'Ukraine et sur l'éventuelle acquisition d'une participation dans le système de transport de gaz ukrainien, estime M. Birg.

Une autre raison de cette réduction du transit est la baisse générale des exportations. En raison de la crise, l’Europe réduit la consommation de gaz russe, en le remplaçant par des fournitures d'autres pays, poursuit M. Birg.

Cependant, la victoire sur l'Ukraine pourrait être une victoire à la Pyrrhus. Compte tenu des plans de Gazprom visant à construire deux autres branches de Nord Stream, South Stream, et de rénover le gazoduc biélorusse, la capacité d'exportation de l'entreprise s'élevera à 380 milliards de mètres cubes par an en 2020, estime l'analyste de Metropolis Sergueï Vakhrameev.  

Tous ces projets coûteront au moins 25 milliards d'euros. Mais l'argent sera dépensé en vain. Les livraisons à l'Europe ne dépasseront pas 170 milliards de mètres cubes par an, affirme l'analyste Andreï Polichtshouk de Raiffeisenbank.

Et même si se réalisait la prévision de Gazprom, qui s’attend à une hausse de la demande européenne de 100 milliards de mètres cubes, sa capacité sera dans tous les cas excédentaire.

Paru sur le site de Vedomosti le 11 janvier 2013.

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