La Russie va construire son premier écoduc à Pereslavl

Les expériences américaines et canadiennes serviront de base à la construction de l’écoduc. Crédit : Alamy/Legion Media

Les expériences américaines et canadiennes serviront de base à la construction de l’écoduc. Crédit : Alamy/Legion Media

La longueur de l’écoduc sera d’environ un kilomètre et il s’intégrera dans le paysage, si bien que les animaux ne le considéreront pas comme une hauteur.

Le premier écoduc (un pont pour les animaux) va voir le jour en Russie, à Pereslavl-Zalesski, dans la région d’Iaroslavl (130 km au nord-est de Moscou) au cours de la reconstruction de la route M8 (appelée Kholmogory), entre les kilomètres 115 et 135, a indiqué Anatoli Piassetski, le vice-directeur de la filiale de FKU « Russie centrale » lors d’une conférence de presse.

La portion rapide de la route, dite doublure de la M8, devrait décharger la route existante, très empruntée, avec près de 17.000 automobiles par jour. La nouvelle route passe sur le territoire du parc national du lac Plechtsheevo, dans le district de Pereslavl.

Selon M. Piassetski, la partie située dans le district de Pereslavl est celle qui fait le mieux consensus. Il existe en tout 14 versions du tracé de la route mais aucun n’a été approuvé à ce jour. Les habitants locaux se sont opposés à plusieurs reprises aux tracés proposés.

« Mais au début, les skieurs s’en sont mêlés car la route devait passer dans la région de Kassarka, où ils skient, puis ce fut le tour des propriétaires de datchas, puis l’ermitage Saint Alexis », a-t-il poursuivi.

L’une des propositions de tracé envisageait de la faire passer à 200-300 mètres de l’ermitage, ce qui a profondément bouleversé ses occupants, environ 500 personnes, dont la moitié sont des enfants. Le projet a finalement été révisé.

« La question de l’ermitage est réglée, la route passera à 500 mètres, dans les marais », a expliqué Anatoli Piassetski.

Mais après cela, alors que le problème avec l’ermitage était réglé, c’est le parc national du Lac Plechtsheevo qui s’est opposé à la route, bien que les autorités locales aient décidé de donner d’autres terres au parc pour compenser celles occupées par la route.

« Le parc national et le ministère de l’Environnement n’ont pas donné leur accord à ce jour pour la construction de la route. Deux groupes de travail sont en train d’être constitués, l’un du côté de la direction fédérale des routes et l’autre du côté du ministère de l’Environnement. Ils devraient bientôt se rencontrer et se mettre d’accord. Ce sont les informations dont je dispose », a confié M. Piassetski.

Il souligne que les nombreux changements dans le tracé de la route ont fortement renchéri son coût.                                                        

« La limite pour la reconstruction était de 9,5 milliards de roubles (236 millions d’euros). Aujourd’hui, on atteint 12,3 milliards de roubles (305 millions d’euros). C’est en majorité dû au fait que les terrains mis à disposition pour le tracé n’étaient pas les meilleurs, avec deux marais importants. Il a fallu construire environ 16 ouvrages d’art, des ponts, des viaducs, des constructions pour rejoindre les territoires isolés », a-t-il fait savoir à RIA Novosti.

« Et pour la première fois en Russie, on a envisagé la construction d’un écoduc dans la zone du parc national », a-t-il précisé.

Un écoduc est un pont pour les animaux, sous lequel passe une route pour automobiles.

D’après M. Piassetski, « il sera fait de telle sorte que les animaux puissent passer d’un côté à l’autre du parc national. D’une largeur de 50 mètres, il sera planté et le paysage y sera recréé ».

L’écoduc aura selon lui une longueur d’un kilomètre environ et sera calqué sur le relief local, si bien qu’il ne représentera pas une hauteur importante pour les animaux.

Les expériences américaines et canadiennes serviront de base à la construction de l’écoduc.

M. Piassetski a ajouté que la construction de la portion de route en question devrait débuter en 2013.

Paru sur le site de RIA Novosti le 18 décembre 2012.

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