Selon le PEC, ces cinq dernières années dans le monde, deux journalistes ont été tués chaque semaine. Crédit : AP
Selon le secrétaire général de la PEC Blaise Lempen, la plupart des journalistes (36 reporters dont 13 travaillant pour la presse étrangère) sont tombés en Syrie. Les journalistes sont souvent la cible pour les deux camps. La Syrie s’est avéré le conflit le plus meutrier de ce début de siècle.
La Somalie est le deuxième pays le plus dangereux. 19 journalistes y sont morts depuis janvier 2012.
Le Pakistan est à la troisème place avec 12 journalistes tués, suivi par le Mexique et le Brésil avec 11 victimes, puis le Honduras et les Philippines avec 6 tués, le Bangladesh : 4, l’Irak, l’Erythrée, l’Inde, la bande de Gaza : 3 et l’Afghanistan, la Bolivie et la Colombie avec 2 journalistes tués.
La Russie fait partie des pays comptant un mort : en l’occurence, le présentateur de la chaîne d’Etat VGTRK Kazbek Guekkiev, tué le 5 décembre dernier à Naltchik dans le Caucase russe.
« Ce nombre roissant est dû au peu d’expérience de travail en points chauds et à l’absence d’un cadre défini de règles de conduite que doivent suivre les journalistes mais aussi les combattants, affirme Mikhaïl Melnikov, directeur du Centre de journalisme en situations extrêmes ».
« Où doit se trouver le journaliste, quel comportement doit-il adopter, peut-il pénétrer la ligne de front, peut-il se joindre au rang des combattants, de quel côté doit-il éclairer l’événement , y compris de celui des terroristes, des extrêmistes, des opposants radicaux ? Jusqu’à maintenant, la priorité était de pénètrer au coeur des événements pour avoir l’exclusivité, la faveur du lecteur et donc des publicitaires, pour obtenir à la fois argent et renommée. C’est une position très discutable. Car même le reportage le plus exclusif ne vaut pas une vie humaine, à mon avis », rappelle Melnikov.
Vsevolod Bogdanov, chef de l’Union des journalistes russes, note que cette situation est également dûe au fait que les journalistes sont vus comme des ennemis ou des espions. La presse n’est plus considérée comme une source neutre d’information, à cause de cette guerre médiatique et de la propagande qui se trouve souvent en amont de tout conflit armé.
« La mondialisation a rendu possible la manipulation des consciences dans un sens ou un autre selon le bon vouloir des experts politologues. Parfois un individu seul est enclin à remettre en doute le pouvoir de son pays, d'une religion, d'une autre nation. »
« Nous sommes le yeux et les oreilles de la société, notre mission est de lui rendre compte de ce qui se passe en réalité. Sans cela, l’individu et la société perdent confiance. Le journaliste doit garder son indépendance face aux politologues et cela a un sens. Nous ne devons pas passer du rang de journaliste à « journaleux » », a déclaré Bogdanov.
Selon le PEC, ces cinq dernières années dans le monde, deux journalistes ont été tués chaque semaine. Le Proche-Orient est la région la plus dangereuse, suivie par l’Amérique latine, puis l’Asie et l’Afrique qui comptent les décès de journalistes par dizaines chaque année. En Europe occidentale et centrale une seule mort a été recensée. Et elle était accidentelle.
Paru sur le site de Kommersant le 18 décembre 2012.
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