Grandes Kouriles

Andreï Arkhangelski est un ermite qui mène une vie solitaire sur la côte pacifique de l'île Kounachir dans les Grandes Kouriles.

Il travaille en tant qu'inspecteur au service de la pêche, mais pendant son temps libre, il s'adonne à une activité peu commune : l'élevage des chevaux.

À l'époque soviétique, les îles Kouriles accueillaient en leur sein beaucoup de chevaux. Les fermiers et les garde-frontières n'avaient tout simplement aucun autre moyen de transport.

Après la chute de l'URSS, les chevaux n'avaient plus de maîtres. En l'espace de tout juste un an, tous les animaux étaient massacrés par les nouveaux arrivants débarquant en hélicoptère et tirant sur les bêtes pour le plaisir. Andreï fut la seule personne à décider du retour des chevaux sur l'île.

Il se procura une partie des chevaux chez des particuliers et en amena une partie lui-même. Il avait tout d'abord prévu de ferrer les chevaux et rassembla un grand nombre de fers, mais il changea d'avis par la suite. Les sabots des chevaux se mirent à durcir naturellement au fil du temps.

Un troupeau de chevaux typique comporte 30 chevaux adultes et 10 poulains. Pour des raisons diverses, cinq chevaux sont perdus chaque année. Ils vivent tous dans leur environnement naturel, car Andreï ne possède pas d'étable assez grande pour les accueillir.

Andreï ne donne pas de noms à ses chevaux. Il y en aurait trop à mémoriser. Mais ils savent bien que de temps à autre, ils peuvent s'attendre à recevoir une petite friandise – un morceau de sucre.

Andreï utilise un quad pour rejoindre les villages les plus proches. Le trajet de 30-50 kilomètres (20-30 miles) est trop long pour un cheval.

Andreï Arkhangelski est né dans la banlieue de Moscou, mais n'a jamais été un homme de la ville. Il se rend dans sa ville d'origine une fois par an mais il est toujours heureux de rentrer sur son île.

Quand il rentre, il lui faut environ deux semaines avant de se remettre des tensions et du stress urbains. Ce n'est seulement qu'après qu'il se sent humain à nouveau.

Dans la vaste étendue de terres qu'il possède, Andreï n'a qu'un seul voisin – un ours. Ce dernier revendique également la propriété de la terre, en refusant d'y laisser entrer d'autres ours.

Andreï sait qu'il quittera l'île avant de devenir âgé. Les chevaux n'intéresseront personne. Certains ne résisteront pas au premier hiver, d'autres seront envoyés à l'abattoir.

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