G-20 : les bonnes intentions de Moscou

Le G-20 réunit les 19 principales économies de la planète, plus l’Union Européenne. Crédit photo : ITAR-TASS

Le G-20 réunit les 19 principales économies de la planète, plus l’Union Européenne. Crédit photo : ITAR-TASS

La Russie, qui préside le groupe des 20 premières puissances économiques depuis le 1er dé-cembre, entend s’attaquer aux grands déséquilibres mondiaux.

Depuis que le G-20 existe, c’est-à-dire 2008, l’organisation informelle a été accusée de n’être qu’un « grand machin » (pour paraphraser De Gaulle) et Moscou se trouve désormais en position de prouver le contraire.

Pour l’instant, les propositions dévoilées par le ministre des Finances russe Anton Silouanov et la « sherpa » du pays auprès du G-20, Ksénia Ioudaïeva, laissent planer le doute. On connaît un projet tout à fait concret (revoir les quote-parts des pays membres du sein du Fonds monétaire international). Quant au reste, la route est pavée de bonnes intentions… 

La gouvernance au sein du FMI sera la grand sujet. Anton Silouanov prédit une modification des quote-parts en 2013 : « Les droits de vote doivent être attribués sur un critère simple : la taille du produit intérieur brut de chaque pays. Les autres paramètres [ouverture de l’économie, transparence, etc…] doivent être soit supprimés, soit voir leur importance considérablement réduite », estime le ministre des finances. « L’attribution des droits de vote actuelle ne correspond plus à une réalité économique qui change très vite ».

 De nombreux pays s’estiment sous-représentés. Moscou pense notamment aux pays émergents.

« Notre tâche est de faire en sorte que les pays émergents soient davantage représentés », ajoute Silouanov, précisant que les BRICs (Brésil, Russie, Inde et Chine) et les États-Unis sont favorables à une correction, tandis que l’Europe s’y oppose, en particulier les petits pays.

Rappelons que le G-20 réunit les 19 principales économies de la planète, plus l’Union Européenne. Leurs ministres des Finances sont en contact étroit et se voient régulièrement. Les chefs d’État vont se réunir à l’occasion d’un grand sommet à Saint-Pétersbourg en septembre 2013.

Là où la Russie est restée vague, c’est sur la réforme de l’architecture financière mondiale. Vladimir Poutine a défini la mission ainsi : encourager la croissance économique, la création d’emplois, la promotion de l’investissement et une régulation plus efficace, précisant que Moscou allait, pendant son année de présidence, s’efforcer « d’atteindre les objectifs à long terme du pays et renforcer la position de la Russie dans la gestion de l’économie mondiale »

Mais comment ? Les méthodes n’ont pas été dévoilées. Ksénia Ioudaïeva, qui est également conseillère du président, s’est engagée à lutter contre les mesures protectionnistes : « c’est un point central de notre présidence ». Anton Silouanov s’est voulu paternaliste en promettant une surveillance plus sévère des pays surendettés. « Il est important pour les investisseurs de voir une liste de mesures claires menant à une réduction de la dette de 100% à 80% du PIB ». Mais là encore, il n’a pas dit comment il allait s’y prendre.

Parmi les experts russe, le scepticisme domine. Le politologue Alexeï Makarkine doute des capacités de la Russie à tirer profit de sa présidence, étant donné que le fonctionnement du G-20 ne permet pas au pays qui en assure la présidence d’imposer ses vues, mais simplement de rechercher des arrangements entre les membres dans les limites du cadre formé par des accords antérieurs.

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