Source : service de presse
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En 2011, le livre Limonov d'Emmanuel Carrère a reçu en France le prix Renaudot. Et voilà, un an après, le roman a paru dans le pays natal de son personnage principal, en Russie. L’auteur ne cache pas que « ce livre a été écrit d'abord pour les lecteurs français ». Pourtant, il ne doute pas de son futur succès auprès des lecteurs russes qui vont y trouver « un regard d’extérieur » sur leur pays et sur la vie d’Edouard Limonov, écrivain, homme politique et ancien chef du Parti national-bolchévique, interdit en Russie.
En présentant son livre vendredi 30 novembre à la maison des artistes (TsDKh) à Moscou, dans le cadre du festival NON Fiction, l'auteur n'a pas pu éviter la question « Pourquoi Limonov? » En quoi ce personnage dont peu de Français connaissaient l’existence avant la parution du roman peut-il les intéresser ?
Savenko de son vrai nom. Né le 22 février 1943 à Dzerjinsk, en URSS.
Truand à Kharkov, poète à Moscou, sans-abri puis domestique à New York, écrivain et journaliste à Paris, soldat en Serbie, dissident puis prisonnier politique dans l’ex-URSS. Limonov est candidat à la présidentielle russe de 2012.
Emmanuel Carrère a raconté qu’il avait fait connaissance avec Edouard Limonov en tant que journaliste dans les années 80. En 2006, quand M. Carrère travaillait à Moscou sur son reportage sur l’assassinat d’Anna Politkovskaïa, il a de nouveau rencontré Limonov. Le journaliste, selon ses propres dires, a été « surpris de découvrir qu’il [Limonov, ndlr] était considéré avec beaucoup de sympathie et respect dans les cercles qui entouraient Anna Politkovskaïa ». Intrigué, il en a fait un reportage et plus tard, il a décidé de consacrer à Limonov un livre entier. Emmanuel Carrère considère Limonov « un personnage romanesque magnifique… qui est resté fidèle toute sa vie à ses idéaux… une espèce de petit garçon ». Et c'est ce petit garçon, la photo du petit Limonov, qui figure sur la couverture de l'édition russe.
À titre d’anecdote, Emmanuel Carrère a raconté que Nicolas Sarkozy, à l'époque où il était président de la République, avait recommandé de lire Limonov à ses ministres « pour mieux comprendre la Russie d’aujourd’hui ». Mais M.Carrère, lui, est sûr que Sarkozy « s'est tout simplement vu lui-même dans ce livre ».
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