Valeurs morales au Forum russe européen

Côté russe, la table ronde a réuni des experts laïques et des personnes représentant les principales confessions religieuses. Crédit : Victor Onoutchko

Côté russe, la table ronde a réuni des experts laïques et des personnes représentant les principales confessions religieuses. Crédit : Victor Onoutchko

Une table ronde du Forum russe européen intitulée « Évolution des valeurs morales et des droits de l'homme dans l'Europe contemporaine » a eu lieu le 26 novembre au Parlement européen à Bruxelles.

La table ronde a réuni des représentants des sociétés civiles européennes et russes, des députés européens, des diplomates, des membres du clergé, des avocats, et des militants d'associations russophones opérant au sein de l'UE. La réunion était organisée par Tatjana Ždanoka, fondatrice et présidente de l'Alliance russe européenne, et députée du Parlement européen de la Lettonie.

Le Forum russe européen est une initiative de la société civile visant à promouvoir la mise en place des quatre espaces communs entre l'UE et la Russie : politique étrangère et de sécurité ; justice et affaires intérieures ; économie et commerce ; science, éducation et culture.

« A l'heure où l'Union européenne entame un débat autour de sa nouvelle construction – fédération ou confédération, et sur qui entrera dans cette structure – on ne peut pas prendre en compte uniquement ​​les questions financières et économiques. Il faut aussi se demander pourquoi tout cela est nécessaire : pourquoi créer une telle union. Et c'est là qu'interviennent certaines valeurs morales qui, souvent, ne sont pas mentionnées », a déclaré Tatjana Ždanoka au correspondant de La Russie d'Aujourd'hui.

La députée a noté que « dans la conception libérale des droits de l'homme, nous ne parlons que des libertés, mais jamais des valeurs, c'est pourquoi j'ai proposé ce sujet, conjointement aux partenaires de Russie et aux spécialistes russophones vivant dans l'Union européenne, parce que je pense que ce genre d'idées pour l'Europe peuvent précisément venir de l'Est, de la Russie, et des Russes vivant ici, dans l'Union européenne ».


Côté russe, la table ronde a réuni des experts laïques et des personnes représentant les principales confessions religieuses. La rencontre a été inaugurée par le représentant permanent de la Russie auprès de l'Union européenne Vladimir Tchijov. Il a souligné qu'aucun État ou groupe d'États n'avait le droit de monopoliser l'interprétation de la doctrine des droits de l'homme.

« Les tentatives de prôner une interprétation unilatérale et partiale sous l'apparence d'une norme universelle ont un effet néfaste sur l'attitude des gens envers le concept même de droits de l'homme, les rendant étrangers à des communautés et des populations entières. En revanche, la doctrine des droits de l'homme ne peut qu'y gagner si elle absorbe des éléments de différentes cultures, elle deviendra véritablement universelle », estime M. Tchijov.

Le diplomate a rappelé que le 27 septembre, le Conseil des droits de l'homme de l'ONU avait adopté une résolution intitulée « Promotion des droits de l'homme et des libertés fondamentales par une meilleure compréhension des valeurs traditionnelles de l'humanité », présentée par la Fédération de Russie. Plus de 60 pays dans lesquels coexistent différentes religions ont participé à la rédaction de ce document. La résolution réaffirme la thèse selon laquelle la compréhension et le respect des valeurs traditionnelles revêtent un caractère intemporel et non-idéologique, contribuant à la promotion et à la défense des droits de l'homme et des libertés fondamentales.

« Malheureusement, en dépit de l'ouverture au dialogue et à la coopération de la Russie, et malgré la prise en compte des propositions constructives d'un certain nombre d'États, plusieurs pays ont voté contre ce projet, notamment les États-Unis et, malheureusement, les pays de l'Union européenne. On ne peut que regretter la position négative de ces États, leur réticence à travailler sur le texte et les arguments fantaisistes émis contre la résolution russe », a souligné M. Tchijov.

Dans le cadre de la table ronde s'est tenue une discussion au cours de laquelle ont été exprimés différents points de vue sur la relation entre droits de l'homme et valeurs morales en Europe et dans le monde.

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