Christian Heurtebis, directeur projet Russie de Vinci Concession. Crédit : Maria Tchobanov
L'attention a été principalement accordée aux aspects d'investissement du projet, à savoir les manières possibles d'attirer les investissements étrangers dans la rénovation des infrastructures de transport du pays, y compris sur la base du partenariat public-privé (PPP).
La grande vitesse reste sur les bons rails
Les chemins de fer russes convoitent la logistique française
Si le transport est l'un des secteurs de l'économie le plus gourmand en capitaux, il est en outre caractérisé par le retour sur investissement le plus long. La longueur totale du réseau routier russe est de 1,1 million de km, les lignes de chemin de fer s'étendant sur 85.000 km, le degré d'usure de l'infrastructure russe, transport maritime et fluvial compris, atteignant 70-80%. La modernisation exigera environ 40-50 milliards de dollars d'ici 2020. D'où le besoin évident d'attirer des capitaux privés, y compris dans le cadre de concessions.
La Russie a connu deux grandes vagues de chantiers réalisés par des concessions. La plupart des chemins de fer de l'Empire russe ont précisément été construits sur la base de concessions, y compris le chemin de fer de Chine orientale. Pendant la période soviétique, au début des années 20, on a ouvert environ 2.000 concessions à participation étrangère dans différents secteurs de l'économie. Aujourd'hui, le gouvernement russe se base sur cette expérience.
Actuellement, le partenariat le plus avancé dans le domaine des partenariats public-privé est la compagnie « Chemins automobiles de Russie » (Avtodor), dépendante du ministère des Transports, dont le but est la création d'un réseau d'autoroutes à grande vitesse d'importance fédérale.
Avtodor compte déjà plus de 23 projets supposant 34 milliards d'euros d'investissements pour la période allant jusqu'en 2019, dont environ un tiers est constitué d'investissements privés devant être drainés par différents schémas et mécanismes. Au final, on devrait à la fin de l'année 2019 voir apparaitre un réseau d'autoroutes à grande vitesse d'environ 3.500 km. D'ici 2030, l'entreprise créera 12.000 km d'autoroutes, qui, en partie ou en totalité, seront intégrées à des corridors de transport internationaux.
En 2009, on a conclu un contrat de concession pour le financement, la construction et l'exploitation de l'autoroute payante M-11 Moscou – Saint-Pétersbourg sur le tronçon 15-58 km. Le consortium d'investisseurs « Compagnie de Concession du Nord-Ouest » a intégré le groupe français Vinci et plusieurs sociétés privées russes. Le coût de la construction atteint 1,46 milliards d'euros, dont 61% fournis par les investisseurs. Toutefois, le PPP permet d'apporter non seulement des capitaux, mais aussi et surtout de la compétence, des technologies et l'expertise des entreprises privées.
Sergueï Kelbakh, PDG d'Avtodor, a déclaré lors de la présentation à Paris que l'exemple de la première concession avait été très instructif, car le concessionnaire avait complètement révisé le projet existant en y apportant des solutions occidentales modernes dans le domaine des matériaux et des systèmes informatiques. La participation d'un partenaire étranger expérimenté a contribué à améliorer les caractéristiques environnementales des infrastructures de transport. « Avec l'aide de nos partenaires de la « Compagnie de Concession du Nord-Ouest », nous avons créé en Russie un précédent important pour l'évaluation environnementale de l'infrastructure de transport linéaire, les paramètres environnementaux des routes sont désormais dictés par leur cycle complet de fonctionnement, ce qui facilite l'intégration des routes russes en Europe » a déclaré le N°1 d'Avtodor.
La Russie a un grand besoin d'expérience dans le domaine de la standardisation des réseaux routiers et du savoir-faire des associations européennes et internationales d'opérateurs et concessionnaires pour les diverses tâches auxquelles la société et l'Etat en général doivent faire face.
Christian Heurtebis, directeur projet Russie de Vinci Concession, a déclaré dans son discours que la mise en œuvre de projets dans le cadre de PPP permettait de trouver les schémas optimaux de coopération gagnant-gagnant pour les trois parties, en gardant en ligne de mire l'utilisateur final.
Tirant le bilan de la conférence, Vincent Piron, président du Comité PPP de la CCIFR, a déclaré qu'au cours des 10 dernières années, le domaine des concessions en Russie avait subi des progrès incroyables en matière de législation, d'aspects techniques, et de formes de financement. Toutefois, des problèmes subsistent, l'un des principaux étant l'absence de coordination entre les projets lancés par les autorités de différents niveaux, ce qui peut réduire l'efficacité de chaque projet d'infrastructure pris à part.
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