Le ministre de l'Intérieur, Vladimir Kolokoltsev et ministre de la Défense Sergueï Choïgou, à droite. Crédit photo : ITAR-TASS
La mission principale de M. Choïgou est de gérer la propriété du minstère, y compris via la privatisation de biens superflus, estiment les experts. « M. Choïgou doit contrôler en personne toutes ces procédures », dit Viktor Moukharovski, rédacteur en chef de la revue « Arsenal National ».
Le nouveau ministre doit régulariser le système des appels d’offre militaires. Au cours des dernières années, plusieurs contrats ont échoué sur fond de guerre des prix entre le ministère et le complexe militaro-industriel, qui appartient pourtant à l’État. « Ces questions doivent être réglées de manière que le système fonctionne indépendamment du président ou du Premier ministre. M.Choïgou pourra sans aucun doute normaliser les relations entre la Défense et les entreprises militaires ».
L’éducation militaire est le troisième problème auquel le ministre sera confonté. Nombreux sont ceux qui, au sein de l’armée, estiment nécessaire de revenir sur la réforme de l’ancien ministre Anatoli Serdioukov. Ils préconisent un retour au système de l’enseignement secondaire militaire, suivi de formation dans les académies militaires.
Le soutien logistique pose problème parce qu’il est actuellement presqu’entièrement sous-traité à des organismes externes, dont la société Oboronservis. Cette dernière, engluée dans un scandale, a été la cause officielle du départ de M. Serdioukov. Le nouveau ministre a la tâche d’attirer chaque année 50 000 soldats engagés sous contrat et d’assurer des logements aux militaires.
« Durant les 18 ans de son travail au sein du ministère des Situations d’urgence, M.Choïgou s’est comporté comme un dirigeant efficace, désignant aux postes clés les responsables les plus dignes. En plus, la structure du MSU est similaire à celle de la Défense », estime Konstantin Sivkov, premier vice-président de l’Académie des problèmes géopolitiques.
M.Sivkov estime que les principaux objectifs du nouveau ministre sont de se débarasser du système de l’externalisation et de restaurer l’éducation militaire. En outre, l’expert estime nécessaire de revenir à la structure pré-réforme des forces armées, comprenant des divisions et des régiments (l’armée russe actuelle est organisée en brigades) et de renoncer à l’importation de matériel militaire étranger.
Le vice-président du comité de la Douma pour l’industrie, Vladimir Gouteneev, estime que M. Choïgou devrait revenir au système d’approvisionnement autonome des forces armées. « Je ne peux pas imaginer une armée en marche poursuivie d’hommes d’affaires dirigeant des hôpitaux et des cuisines mobiles ». Le député se prononce contre l’achat de matériel militaire étranger. « Personne ne nous vendra des armements dotés de technologies du dernier cri », estime M.Gouteneev.
Le président du comité de la Douma pour la défense, Vladimir Komoedov, s’oppose quant à lui à un retour en arrière, tout en critiquant le système d’externalisation, qui « ne convient pas à notre armée. Peut-être faut-il utiliser quelques idées, mais globalement, ce système ne convient pas. Conclure un accord prévoyant qu’un employé d’une entreprise commerciale accompagne jour et nuit les soldats au combat n’est pas faisable ».
Il estime que le nouveau ministre doit avant tout s’occuper de la « capacité opérationnelle » et améliorer les relations entre la Défense et les entreprises militaires.
« Il ne s’agit pas simplement de l’armée, mais aussi de l’industrie entière de notre pays. Des sommes géantes ont été dépensées pour le réarmement des forces armées. Il faut se servir de ce qui avait déjà été réalisé et avancer ».
Article a été abrégé. L'original est disponible sur le site du journal Izvestia.
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