Les Français sont venus à Saint-Pétersbourg pour différentes raisons. En règle générale ils y ont été attirés soit pour le travail soit pour des relations personnelles. Crédit : Itar-Tass
Histoire
Les premiers Français à Saint-Pétersbourg sont apparus presque immédiatement après la fondation de la ville et pendant tout le XVIIIè siècle, le nombre ne fera qu’augmenter. Au début, c’étaient des artisans, des architectes, des sculpteurs et des artistes. C’est le cas par exemple de Jean-Baptiste Leblond, le célèbre architecte en chef de la ville qui a mis au point le premier plan général de la ville, selon lequel le centre est situé sur l'île Vassilievski.
Plus de 30 00 étudiants étaient inscrits en cours de français à l’Institut français de Saint-Pétersbourg en 2011.
27 000 ouvragessont à la disposition à la médiathèque du Centre culturel français de la ville. En outre, c’est la plus vieille bibliothèque étrangère de Saint-Pétersbourg.
4000 Françaishabitaient à Saint-Pétersbourg en 1830.
Environ 400 Françaishabitent à Saint-Pétersbourg actuellement.
L’explosion de l’émigration française a eu lieu après la révolution à Paris. Alors environ 1500 nouveaux arrivants ont prêté serment d’allégeance à la couronne russe. En 1830, 4000 Français vivaient à Saint-Pétersbourg, environ 0,5% de la population de la ville. Suite à la détérioration des relations entre les deux pays, beaucoup ont été renvoyés dans leur pays d’origine.
Aujourd’hui, les Français en Russie sont moins nombreux que par le passé, mais ils sont représentés par deux grandes organisations officielles : le ministère des Affaires étrangères s’occupe des questions de business, des relations politiques, et le réseau de l’Alliance française, de la promotion de la langue et de la culture.
Stéréotypes et habitudes
Les Français sont venus à Saint-Pétersbourg pour différentes raisons. En règle générale ils y ont été attirés soit pour le travail soit pour des relations personnelles. Beaucoup ont remarqué un mode de vie plus calme et lent (en comparaison avec Paris ou Moscou).
Edgar Pauly, directeur du Novotel à Saint-Pétersbourg :
« Je suis arrivé à Saint-Pétersbourg de Moscou, où j’ai travaillé dans les années 1990 et j’ai réalisé que je voulais travailler ici à Moscou c’est une ville où vous ne pouvez pas passer à l’action. J’aime marcher, et ici c’est aussi facile qu’à Paris ».
Vincent Domergue, professeur de français :
« Je suis arrivé ici par la langue russe (j’adore le son de cette langue). Mais je dois également dire que mon amour pour une pétersbourgeoise a également joué un rôle ».
Presque tous les Français venus habiter à Saint-Pétersbourg font attention aux mêmes choses en ville : l’hiver, marcher avec des talons à aiguilles sur la glace, l’architecture, la mauvaise qualité des routes, les vieilles voitures soviétiques, et les chiens errants. Hormis ces caractéristiques remarquées par chaque étranger, il y a d’autres particularités exprimées par les Français. En premier lieu, il s'agit du faste incroyable et l'extravagance de la population locale. Deuxièmement, les rythmes de vie différents des journées de travail à Saint-Pétersbourg. Les institutions françaises travaillent rarement jusqu’à tard le soir, même à Paris il est assez rare de trouver un café ou un cours du soir où l’on travaille jusqu'à 21 heures.
Victor von Valdo, traducteur :
« Je suis arrivé en Russie pour la première fois en 2006 avec ma compagne avec laquelle je me suis marié par la suite. En arrivant j’ai été surpris par plusieurs choses. En premier, la possibilité de prendre un taxi facilement dans la rue. En général, les voyages en « Jigouli » sont étonnants. Et, pour finir m’ont aussi surpris les chiens errants qui rôdent sans cesse autour du métro Prospekt Bolchevikov, à côté de là où j’habite ».
Vincent Domergue :
« M’ont également étonnés les forts contrastes entre les classes sociales, entre riches et pauvres : il y a une quantité incroyable de Porsche, Maserati etc. Je pense que ce n’est pas la même chose en France : ici, ceux qui ont de l’argent le montre .
Cependant beaucoup de gens sont très sociables. Quand je suis arrivé à Saint-Pétersbourg, j’ai dû me rendre dans le quartier de Prospect Bolchevikov et je me suis perdu. J’avais dans les mains une fleur en pot que j’avais achetée sur le chemin. Il faisait très froid et la fleur était en mauvais état. Des gens m’ont aidé à trouver le chemin de retour et m’ont même donné des conseils pour sauver cette pauvre plante. Peut-être que cette histoire peut paraître anecdotique, mais je pourrais donner de nombreux autres exemples sur combien les gens ici peuvent être ouverts et accueillants.
Les librairies ouvertes toute la nuit m’ont également beaucoup étonné : c’est assez bizarre d’aller à la Maison du livre de guerre, qui, malheureusement n’existe plus, à 4 heures du matin pour acheter un livre ».
Edgard Pauly :
« A Saint-Pétersbourg tu commences à travailler vers 10h du matin, non pas à 8h, comme à Moscou. Ici la perception du temps est totalement différente, les journées de travail sont totalement différentes. Si là-bas, à Moscou, une journée de travail se termine déjà à 6h du soir, ici on peut travailler jusqu’à tard et personne n’y prête attention ».
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Cuisine et restaurants
Malgré l'abondance de restaurants nationaux, de nombreux Français de Saint-Pétersbourg préfèrent cuisiner et manger à la maison. Souvent, cela est dû au fait que les institutions qui se considèrent comme françaises proposent en fait une cuisine européenne. Le caractère français ne se reflète que dans quelques plats et la décoration intérieure.
Le principal restaurant français en ville c’est « Côté Jardin » à l'Hôtel Novotel. Il sert des plats traditionnels, de la ratatouille, et l'un des chefs est titulaire de deux étoiles au Michelin. Le vin est bien sûr français, mais les ingrédients pour la cuisine - oeufs, viande, légumes - pour la plupart restent encore locaux.
Vincent Domergue :
« A Piter on trouve le réseau de boulangeries « Garçon », qui offre des croissants tout à fait délicieux. Il y a des cafés, «Jean-Jacques», mais je n’y mange pas, et je pense que c’est du pur marketing. Si le nom sonne plus ou moins français, c'est pour attirer les clients, peu importe ce qu'il y a en cuisine et si ce n'est pas très français. Je ressens particulièrement le manque des fromages français. On ne les trouve même pas dans le réseau des hypermarchés français « Auchan », et s’il on en trouve, alors ils sont très chers par rapport à chez nous ».
Mathieu Henriot, étudiant :
« Je ne vais jamais dans les restaurants et cafés français car je suis venu en Russie pour vivre à la russe. J'essaie de tout faire en russe. Ainsi, on peut plus facilement faire connaissance avec les pétersbourgeois et leurs habitudes. Je suis habitué à la cuisine russe, qui est très savoureuse et variée. Je mange du hareng sous la pelisse, des pelmeni, des kotletki, du borsch ».
Article original publié en russe sur le site de The Village le 7 novembre 2012.
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