Source : service de presse
Le clou du festival sera sans doute l'avant-première du Chef d'orchestre de Pavel Lounguine (La Noce, L'Île). Un chef d’orchestre se rend avec ses musiciens à Jérusalem pour y jouer un nouvel oratorio « La Passion selon St Matthieu » (musique de très bonne facture du métropolite Hilarion Alfeev, qui, dans les années 1980, a abandonné ses études de composition au Conservatoire de Moscou pour devenir moine). En 3 jours, la vie de plusieurs personnages du film sera bouleversée.
Comme Lounguine, le réalisateur de L'Admiratrice Vitali Melnikov fait évoluer d'excellents acteurs de théâtre dans son film sur une histoire d'amour fugace entre Tchekhov et une lectrice dans un Saint-Pétersbourg d'avant-guerre soigneusement reconstitué. A voir ne serait-ce que par nostalgie de cette ville que nous n'avons pas connue.
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La nostalgie règne aussi dans le premier long-métrage de Gueorgui Paradjanov, Tout le monde est parti, où celui-ci tente de faire revivre le Tbilissi d'avant-guerre (en 1959, un homme rentre à Tbilissi tachant de retrouver la vieille ville de son enfance). Des personnages loufoques et des détails magiques surgissent ça et là, inscrivant le film dans le réalisme magique cher à l'école russe. Ce dernier marque aussi le très onirique Dernier conte de Rita de Renata Litvinova, à l'origine du scénario et des costumes, et qui a joué, financé et réalisé le film. Le Dernier conte de Rita raconte l'expérience de la mort du point de vue de la Mort elle-même, personnifiée par une femme à la robe jaune, un verre de champagne à la main.
Ces deux films, faits avec une extrême économie de moyens qui pourraient prêter à sourire si ce n'était la sincérité à toute épreuve de la réalisation et des acteurs de première classe, sont à conseiller. D'autres, certes bardés de prix mais peut-être pas au goût du public français, ne sont pas incontournables. Ainsi, le côté manichéen et moralisateur de La Horde en heurtera plus d'un, malgré les grands moyens employés à réaliser cette fresque historique contant le voyage d'un prêtre orthodoxe de Moscou à Saray, la capitale tataro-mongole. Les mamans n'est certes pas le pire exemple du cinéma patriotique, et, malgré son côté tire-larmes, s'en sort avec quelques numéros d'acteurs qui valent le détour, dont celui de Lia Akhedjakova.
Ceux qui n'ont pas eu le temps de découvrir en salle les deux derniers films d'Alexandre Sokourov, pourront les voir pendant le festival. Il s'agit de Le Soleil (sur l'empereur japonais Hirohito) et Faust, Lion d'Or du festival de Venise, un film vertigineux et radical qui devrait être vu ne serait-ce que pour la beauté inouïe de chacun de ses plans.
Finalement, c'est parmi les courts métrages que l'on trouve la perle rare : Détails anodins d'un épisode fortuit, premier film du critique de cinéma, scénariste et réalisateur Mikhaïl Mestetski qui a dû voir assez de mauvais films dans sa carrière de critique pour savoir éviter certaines erreurs. Deux trains immobilisés côte à côte le long d'une voie ferrée déserte. Le temps passe, les travaux s'éternisent, et d'étranges relations se nouent entre les passagers… Une réalisation intelligente et virtuose, de l'humour, de bons acteurs, et un scénario bien plus solide que ceux de certains longs-métrages - que demander de plus pour passer une demi-heure de vrai cinéma ?
Le festival se tiendra du 14 au 20 novembre. Plus d'informations sur le site du cinéma L'Arlequin.
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