La lutte contre la discrimination à l’emploi

Presque toutes les offres d’emploi contiennent des dispositions discriminatoires qui limitent les droits et libertés des citoyens en matière de travail. Crédit : Vladimir Pesnya/RIA Novosti

Presque toutes les offres d’emploi contiennent des dispositions discriminatoires qui limitent les droits et libertés des citoyens en matière de travail. Crédit : Vladimir Pesnya/RIA Novosti

Le ministère du Travail et de la Protection sociale souhaite lutter contre la discrimination à l’emploi en interdisant toute mention de l’âge, du sexe, de la race et du lieu de résidence dans les annonces.

Plus d’annonces discriminatoires


Le ministère souhaite modifier la législation en matière d’emploi afin d’empêcher les agences de recrutement, mais aussi les employeurs, d’avoir des exigences discriminatoires. La nouvelle loi devrait également interdire les demandes relatives à la religion, aux opinions et aux appartenances politiques ou à des organisations publiques. Si ces changements sont approuvés, seules les qualifications et compétences professionnelles seront autorisées dans les offres.

En cas d’infraction aux nouvelles règles, les amendes iront de 12,5 à 25 euros pour les particuliers, de 75 à 125 euros pour les indépendants individuels, et de 250 à 375 euros pour les entreprises.

Pas d’interdiction à l’heure actuelle

« Aujourd’hui, il est illégal de discriminer les employés potentiels, mais aucune loi n’interdit de le faire par écrit », a déclaré Alexeï Vovtchenko, ministre adjoint du Travail et de la Protection sociale.

Par conséquent, presque toutes les offres d’emploi contiennent des dispositions discriminatoires qui limitent les droits et libertés des citoyens en matière de travail. Beaucoup de personnes qualifiées et compétentes ne trouvent pas de poste après avoir atteint un certain âge, par exemple.

« Cette loi permettra aux personnes à la recherche d’un emploi de ne plus simplement parcourir les annonces en vain et de réellement obtenir des entretiens », a-t-il indiqué à Rossiyskaya Gazeta. Il a également expliqué que toute le monde était différent et avait divers degrés de compétences, et que parfois ce sont les personnes les plus âgées qui correspondent le mieux au profil et ont la meilleure expérience. Et même si l’employeur a été influencé avant par des personnes d’âge moyen ou avancé, son point de vue pourrait totalement changer après un entretien personnel.

Aucun changement majeur

Cependant, les experts ne pensent pas que cela apportera des changements majeurs. Même si les employeurs n’ajoutent pas de restrictions en matière d’âge dans leurs annonces, les sites de recherche d’emploi continueront à filtrer les employés via leurs formulaires d’inscription.

« L’initiative du ministère du Travail (et de la Protection sociale) augmentera le flux inutile de CV de candidats, qui n’obtiendront toujours pas le poste parce que les employeurs n’abandonneront pas leurs critères », a déclaré à Kommersant Mark Rozine, président d’Ecopsy Consulting. Cette agence de recrutement a affirmé déjà combattre la discrimination en expliquant aux employeurs que leurs exigences étaient inappropriées. « Durant ces dernières années, le nombre d’offres d’emploi contenant des critères discriminatoires a diminué de 30% », explique le porte-parole de la société.

« Bien entendu, la discrimination persistera même quand on aura enlevé les références à l’âge et au sexe dans les annonces. Mais la culture changera et les chances des travailleurs augmenteront », a indiqué Piotr Bizioukov, spécialiste de premier plan en matière de programmes socio-économiques travaillant au Centre pour le droit social et le travail.

Il sera toutefois presqu’impossible de prouver que le candidat a été refusé de manière illégale.

Le projet de loi doit être présenté à la Douma en décembre 2012.

Trouvez l'article original publié sur le site de The Moscow News.

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