Le business lance un appel à Poutine

Crédit : RIA Novosti/Alexeï Droujinine

La Russie a épuisé son réservoir de « décisions simples » pour assurer sa croissance économique. Cette déclaration a été faire par le président Vladimir Poutine lors du forum « La Russie appelle » à Moscou. Selon lui, même si la dynamique du PIB russe s’est améliorée d’un point de vue « qualitatif » et est devenue plus « équilibrée », la Russie doit considérablement modifier son modèle de développement économique. « Malgré les progrès de son économie, la Russie ne peut plus compter sur des décisions simples et des mesures faciles pour assurer sa croissance », a ainsi expliqué Poutine. Il a également précisé que même si les revenus des exportations de pétrole et de gaz constituaient l’essentiel de la structure du PIB russe, il serait imprudent de continuer dans cette voie et de garder une vision à court terme. Seuls des investissements à grande échelle comme la création d’industries, la modernisation des infrastructures existantes et le développement du capital humain permettront de conserver cette croissance. C’est pourquoi la principale tâche des autorités sera désormais de créer les conditions nécessaires pour favoriser le développement de nouveaux secteurs de l’économie.

Le président a promis de s’engager dans cette direction. Des modifications seront notamment apportées à la législation fiscale, qui sera simplifiée pour encourager les investissements. De plus, les cotisations pour les pensions seront réduites, et l’argent ainsi économisé servira à financer des projets d’infrastructures. Poutine mise aussi beaucoup sur le « Fonds d’investissements directs ». D’après lui, l’État a déjà dégagé près de 8 milliards de roubles (environ 200 millions d’euros) pour des projets de financement, en plus des 25 milliards de roubles en provenance d’investisseurs privés. Le chef de l’État est persuadé que ce fonds permettra avant tout de recréer des secteurs de l’économie.

Ce travail et les réformes promises par le président devraient déboucher sur des investissements à hauteur de 25% du PIB d’ici 2015 et la création de 25 millions d’emplois avant 2020. En outre, il est prévu que la productivité du travail augmente de 50% en 6 ans (c’est-à-dire vers la fin du mandat présidentiel de Poutine).

Selon les estimations des experts, les déclarations de Poutine concrétisent en quelque sorte ses promesses électorales. On comprend ainsi mieux comment il compte les mettre en pratique. « Sa promesse de réformer la législation fiscale n’est pas d’actualité et concerne l’avenir. C’est une bonne chose. Jusqu’à présent, aucune démarche en ce sens n’a été entreprise », a néanmoins déclaré Anton Danilov-Danilian, co-président de « Delovaïa Rossiïa » (« La Russie des affaires »), dans une interview à la revue Expert. « Aucune réforme n’est d’ailleurs prévue dans la stratégie fiscale du ministère des Finances avant 2015 ».

Vadim Soskov, expert de la société de gestion d’actifs « Kapital », estime de son côté que la décision de réduire la partie « épargne » des pensions facilitera énormément le développement d’infrastructures ainsi que la vie des Russes, qui garderont leur pouvoir d’achat même en étant à la retraite. Et la charge sur le budget ne sera pas excessive.

Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.

Ce site utilise des cookies. Cliquez ici pour en savoir plus.

Accepter les cookies