Marche arrière, toute !

Crédit : PhotoXPress

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Vladimir Poutine n'était pas encore élu, qu'il promettait déjà de revenir sur les mesures et réformes mises en place par Dmitri Medvedev. Il a mis son plan à exécution. Dès les premiers mois de sa présidence, Poutine a relevé l'âge limite des haut fonctionnaires et les a autorisés à siéger à nouveau à la tête des grandes entreprises. Il a fait voter des lois restrictives sur les manifestations. Petit à petit, l'héritage libéral de Medvedev est défait et effacé.

Les révisions de M. Poutine


A. Belouza, A. Garbouzniak

Moskovskie novosti, 19 septembre 2012


Ce n'est pas un hasard si ces derniers temps de nombreux accomplissements de Medvedev au poste de président ont été annulés ou remis en question. Y compris les réformes dont Medvedev était particulièrement fier, comme la décriminalisation de l'article sur la diffamation. Medvedev a annulé le passage à l'heure d'hiver en février dernier, mais Poutine s'est dit prêt à restaurer le changement d'heure. Plus inquiétant, Poutine s'est empressé de durcir les lois limitant le droit de manifester, alors que l'ancien président avait mis un veto sur l'amendement de ces lois. Dans le même esprit, Poutine a imposé des restrictions aux ONG, auxquelles Medvedev avait permis de souffler. 

Medvedev n'a jamais existé


Oleg Kashin

Kommersant fm, 21 septembre 2012

Avec le retour à l'heure d'hiver maintenant, tout se déroule de telle sorte que bientôt il ne restera aucune trace témoignant de la présidence de Medvedev. Bientôt on commencera à détruire Skolkovo, on interdira la vente de l'iPhone et on bloquera Twitter... Mais ce n'est pas utile, faites savoir là-haut que nous avons bien compris le message : le président Medvedev n'a jamais existé, c'est Poutine qui a dirigé le pays sans interruption depuis 2000. Mais cela ne sert à rien de prouver la non-existence de Medvedev avec toutes ces mesures. Il a disparu il y a un an, presque jour pour jour, lors de ce sommet de Russie Unie [lors de l'échange de fauteuils avec Poutine, ndlr]. 

Un an après le roque



Mikhaïl Fishman

Vedomosti, 21 septembre 2012

Peut-être que Poutine voulait sincèrement rétablir le rythme de ses premières huit années au pouvoir, associées à la croissance économique et à la stabilité. Et il n'était pas le seul : il y a un an, une partie de la nomenklatura, effrayée même par un semblant de changement, applaudissait Poutine, qui devait resserrer un peu les vis desserrées par Medvedev pour que tout aille bien. Mais ceux-là déchantent aujourd'hui, car les risques ont augmenté en un an. La côte de popularité du pouvoir est en chute et la société semble de plus en plus irritée. Voilà un an que Poutine s'est attelé à la restauration de la stabilité et de l'ordre en Russie, mais il n'en reste déjà plus rien. 

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