Mireille Delunsch chante au Bolchoï

Un beau petit programme a donné à voir ces morceaux d'ancien régime français que tout le monde aime et connaît. Crédit : Kommersant

Un beau petit programme a donné à voir ces morceaux d'ancien régime français que tout le monde aime et connaît. Crédit : Kommersant

Dans la nouvelle salle Beethoven du Bolshoï, a eu lieu le premier concert public. La chanteuse d'opéra française, Mireille Delunsch a chanté une musique d'opéra baroque avec l'ensemble Pratum Integrum.

L'actuelle salle Beethoven, n'est plus cette salle capitonnée cramoisie aux foyers en enfilade qu’on dénomme désormais, de manière historique, « le Foyer impérial », mais un espace beaucoup plus fantaisiste situé plus bas. C'est à dire le sol juste en dessous de la place. Cela a été pensé comme un espace multifonctionnel, et un foyer supplémentaire, et une salle de banquet et une place pour répéter et un studio d'enregistrement sonore, une salle de concert d'environ 400 places, ce qui explique pourquoi cet espace est rempli de toutes sortes de machines : trape, amphithéâtre, cloisons acoustiques coulissantes etc. La salle a, pour parler franchement, une apparence horrible dans n’importe quelle combinaison, parce que les concepteurs de « Mosproekt-2 » ont promis une rénovation dans l'esprit d'Andrea Palladio et, de manière générale, de la fin de la Renaissance italienne, mais en fait, elle a, bien sûr, été réalisée bien plus dans l'esprit d’un décor kitsch aux goûts de l'ancien maire, où aucune ligne, aucune corniche n’est dessinée correctement. Cependant, l'acoustique s’est révélée être bonne, lumineuse et claire, il est difficile de dire si un chœur sera à son aise, mais cela convient pour les voix de chambre et pour la musique instrumentale de chambre. On se rappelle la longue tradition du Bolchoï dans l’organisation des liderabend, mais cette fois-ci, l'initiative est due au Centre culturel français et à l’orchestre Pratum Integrum.

Un beau petit programme a donné à voir ces morceaux d'ancien régime français qu'en principe tout le monde aime et connaît, mais cette musique n'est pas toujours bien représentée, la vie de cour fleurie (charmante cantate allégorique « Le soleil conquérant les nuages ​​» de Louis Nicolas Clérambault, écrite en 1721 à l'occasion de la guérison du jeune Louis XV), et un autre répertoire (« Naïs », « Castor et Pollux », « Platée » de Jean-Philippe Rameau). De plus une sonate pour clavecin et violon de Jean-Joseph Cassanéa de Mondoville dans sa version orchestrale et deux orchestres de l'opéra de Rameau également. Il y a un an, Théodore Kurentzis, a consacré à Rameau un concert entier, il l’a présenté comme un excentrique, un magicien, presque comme un rocker. Dans « Pratum », ce n'est pas rock mais plutôt un style rococo avec des modèles magistraux et des ornements précis de voix et avec une délicate chaleureuse coloration légèrement fantaisiste. Sans agressivité, avec un charme certain, cette musique est très agréable. Et s’il manque quelque part d'égalité alors c’est bien plus dans la partie vocale : la voix de Mireille Delunsch sonnait étonnamment sèche, et si dans les airs élégants de « Naïs » et celui vertigineux de « Platée », la chanteuse s’est relancée, les célèbres airs de « Tristes apprêts » de « Castor et Pollux », semble-t-il pensés comme le numéro central du concert se sont déroulés sans enthousiasme.

Le texte original en russe publié sur le site de Kommersant le 20 septembre 2012.

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