« La palette russe » à l’honneur à Paris

Plus de vingt œuvres d’arts dont peintures, sculptures et photographies réalisées par six artistes d’origine russe résidant depuis longtemps à Paris, font objet de l’exposition « La palette russe » à la galerie «Russkiy Mir » (« Le monde russe ») à Paris en ce mois de septembre.

Crédit photo : Irina Korneeva

Cette exposition pluridisciplinaire s’inscrit dans le cadre de l’Année croisée 2012 et couronne le projet « Les couleurs et les lettres » conçu par l’Association ArtKara qui a pour but de soutenir et développer les échanges culturels et de promouvoir l’art contemporain sous toutes ses formes.

« Nous connaissons depuis longtemps ces artistes et nous ne pouvons qu’être heureux d’accueillir cette exposition chez nous après un succès qu’elle a connu à l’Orangerie du Sénat au mois d’août », explique Elena Volkova, la  directrice de la galerie « Russkiy Mir ».

Oscar Rabine, Igor Chelkovski, Boris Lejeune, Vladimir Sichov, Vladimir Titov et Vladimir Kara font aujourd’hui partie de ces artistes qu’on connait et reconnait dans le monde artistique. « Nous sommes arrivés en France il y a vingt ou trente ans et formons une « secte » d’artistes possédant la culture russe mais qui se développent sur le terrain français », confirme Vladimir Kara, un peintre qui avait exposé ses œuvres dans de nombreuses galeries du monde et qui fut également à l’origine de ce projet-là.

Ils sont tous Russes, mais pourtant il semble que c’est le seule critère qui unifie ces artistes. Il ne s’agit pas de la même technique, ni de la même vision de l’art, ni même de sujets en commun. La terre française leur a sans doute inspiré cette liberté de l’expression qui  les individualise et les dissocie artistiquement.

L’historienne de l’Art  Christinne Sourgins, venue aussi au vernissage le 5 septembre, affirme que l’école russe telle qu’on la connaissait dans le passé n’existe plus, il s’agit plutôt des peintres indépendants œuvrant chacun dans leur style. «Aujourd’hui on connait un certain nombre de linéaments mais qui est-ce qui nous dit qu’il n’y a pas dans un atelier quelqu’un qui fait une œuvre  absolument magnifique, mais qui n’est pas suffisamment montré ?! », s’interroge-t-elle.

«  Je pense que c’est le cas. Je découvre continuellement des artistes que je ne connaissais pas jusqu’ici.  Personnellement, je suis pour la diversité culturelle et non pas pour la dominance d’une seule et unique pratique».

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Boris Lejeune, l’un des artistes présentés dans cette exposition, se consacre en majore partie à la sculpture. Auteur d’une plaque commémorative dédiée au poète russe Ossipe Mandelstam, à Paris, rue de la Sorbonne, avoue avoir trente projets de sculptures à achever prochainement. Pourtant, c’est les peintures qu’il expose à la galerie « Russkiy Mir ».

Parmi celles-ci, « Annonciation » et « Résurrection» qui touchent à des sujets purement religieux. « J’estime que la modernité en ce moment consiste à aborder les thèmes chrétiens », explique-t-il son choix de sujets. « Moi-même je suis inspiré uniquement par cela. A mon avis, c’est affreux tout ce qui s’est passé dernièrement avec la religion en Russie, beaucoup de personnes représentant  intelligentsia française sont de mon opinion».


Oscar Rabine, 84 ans, chef de file des artistes non conformistes, est surtout connu à Paris comme « patriarche » des  peintres russes œuvrant en France. Il expose quelques-uns de ces tableaux dans la galerie « Russkiy Mir »  tout en continuant à travailler avec passion dans son atelier situé à quelques pas du Centre Georges Pompidou.

Il ne manque pas de faire part, les yeux brillants, de ses nouveaux projets. « Cela fait longtemps que je travaille sur une… hache-viande ! Très vielle, devenue déjà noire et complètement hors service,  je l’avais achetée l’été dernier dans un marché aux puces à Marseille. Je l’ai déjà dessiné trois fois sans jamais en être satisfait. Voyez-vous, il y a énormément de contextes et non-dits, y compris politiques, derrière cet objet de la vie quotidienne ».


Toutes les œuvres exposées dans la galerie « Russkiy Mir » sont destinées à être vendues. D’après Elena Volkova, le marché d’art ne connait pas vraiment de crise. Preuve, un tableau qui a été vendu et même récupéré par sa nouvelle propriétaire… quelques jours avant le vernissage ! D’ailleurs, l’exposition elle-même est gratuite et ouverte jusqu’au 28 septembre pour tous ceux qui s’intéressent aux arts.

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