Pussy Riot : on n'a parlé que d'elles tout cet été

Pour avoir chanté et dansé dans une cathédrale moscovite, trois jeunes femmes viennent d'être condamnées à deux ans de prison. Depuis leur arrestation, la controverse n'a fait qu'enfler à travers tout le panorama des sensibilités. Des ultra conservateurs aux ultra libéraux, des orthodoxes aux athées, des opposants à Poutine aux partisans du régime. Les lignes de rupture n'ont fait que se creuser, comme en témoignent les éditoriaux.

Pire que le nucléaire

Alexander Golts

The Moscow Times


Ce procès et son verdict ont montré à quel point les dirigeants russes sont vraiment réactionnaires. La Maison Blanche et le Pentagone n'auront pas manqué de le relever. Bien qu'en apparence il s'agisse d'une affaire intérieure, le comportement réactionnaire et fondamentaliste de la Russie est perçu comme un problème plus global par de nombreux dirigeants occidentaux. Ils en tirent des conclusions sur la santé et la stabilité générales du régime. Si le Kremlin fait preuve d'instabilité et de radicalisme dans les affaires domestiques, il peut faire preuve d'autant de rigidité et d'imprévisibilté dans les questions de sécurité mondiale ou les dossiers militaires. 

Combat inégal



Père Alexandre Pikalev


Pravoslavie i mir

Des phénomènes comme les Pussy Riot ou les FEMEN sont les morceaux d'un même puzzle, l'objectif étant la guerre avec la tradition, la culture et la fois, au nom de l'absurdité morale. Mais l'Église est la seule citadelle immuable qu'aucun cataclysme d'origine humaine n'a pu ébranler en 2000 ans. C'est pourquoi les t-shirts pourriront sur les décharges ; les jeunes femmes de Pussy Riot grandiront et deviendront raisonnables ; celles de FEMEN vieilliront et auront honte de se dévêtir en public mais l'Église, elle, restera. Et ce qui sera écrit sur l'Église dans les livres d'histoire, a qui sera adjugé la victoire, ne dépendra pas d'elles, mais de nous, les orthodoxes. 

Diviser pour mieux régner



Mikhaïl Fishman

Vedomosti

D'un point de vue purement politique, la condamnation des trois filles militantes marque une nouvelle étape dans le dialogue de Vladimir Poutine avec la société. Depuis sa réélection, le pouvoir s'est concentré sur l'autodéfense. Il ne fait qu'interdire, chasser, licencier, mettre à l'amende, emprisonner, bref, intimider par tous les moyens. Des agents secrets sèment la pagaille, les dissidents sont pris en chasse, les tribunaux fabriquent des affaires. Pas une once de légalité, mais une logique implacable : le pouvoir se bat contre une partie de la société. Les limites de l'acceptable sont mobiles, mais on sait à peu près quoi faire pour ne pas se mettre dans le pétrin. 

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