Renchérissement massif du marché automobile

Crédit photo : Kommersant Photo

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Les Russes commencent à se détourner des voitures bon marché, dont la part de marché entre janvier et juillet de cette année ne dépasse pas les 50%. Les ventes de voitures dépassant le million de roubles (25 000 euros), en revanche, ont augmenté. Le prix moyen d'une voiture en Russie a également augmenté, par rapport à l'année dernière, atteignant environ 780 000 roubles (19 500 euros). Selon les experts, la demande va poursuivre son glissement des voitures étrangères bon marché vers les voitures plus chères, qui offrent des options plus attrayantes. Mais la crise pourrait donner un nouveau tour de vis et ébranler cette tendance.

La structure du marché automobile russe a changé. Sur le premier semestre, moins de la moitié des ventes (49,5%) ont concerné des modèles économiques, de moins de 15 000 euros, d'après une étude d'Ernst & Young. De janvier à juillet 2011, 55,8% des acheteurs s'étaient tournés vers des voitures bon marché. La part de voitures comprises entre 15 000 et 25 000 euros est aussi en recul, à 26,6% du marché. En revanche, les voitures comprises entre 25 000  et 28 700 euros ont gagné du terrain, avec 14,4% de parts de marché, contre 9,6% l'année précédente.

Globalement, en termes financiers, le marché a augmenté de 28,4% au cours de ces sept mois, à plus de 3,2 milliards d'euros. La vente des voitures de plus de 25 000 d'euros et des voitures économiques s'établissent au même niveau, à 8,15 milliards d'euros, soit 24,8% des ventes totales. Additionnées, elles représentent à peine la moitité des ventes totales, alors qu'elles représentent 76% des véhicules vendus, souligne Enrst & Young. Les voitures dépassant le 25 000 d'euros représentent pour leur part 21,4% du marché, ou 7,025 milliards d'euros. Mais ce sont les voitures haut de gamme (plus de 37 500 d'eurous) qui ont rapporté les sommes les plus importantes, avec 9,5 milliards d'euros, tandis qu'elles ne représentent que 9,5% des ventes.

Le prix moyen d'une voiture en Russie s'établit à 788 000 roubles, soit une augmentation de 12%. C'est au mois de mars que le prix le plus élevé a été enregistré, à 20 225 euros, tandis que le prix moyen était redescendu à 19 400 euros en juillet. Ernst & Young explique la hausse du prix moyen des automobiles et la diminution de la part des véhicules économiques par un « glissement vers les catégories de prix supérieur de nombreux modèles ». « De nombreuses marques populaires, qui s'efforçaient auparavant de maintenir les prix sous les 15 000 euros ont sorti de nouveaux modèles sur le marché, largement équipés, dont le prix dépasse cette limite et dont la demande s'explique en bonne partie par les larges possibilités de contracter un crédit », explique le manager d'Ernst & Young, Sergueï Kopev. Il note que « la chute des ventes d'AvtoVAZ a joué un rôle dans la réduction de la place des marques bon marché ». Au cours des sept premiers mois de l'année, les ventes de l'entreprise ont chuté de 13% par rapport à l'année dernière.

Selon Ernst & Young, la hausse de la part des véhicules de plus de 25 000 d'euros est liée au fait que de nombreuses marques, Kia et Hyundai, par exemple, qui ne visaient pas ce segment du marché auparavant, s'y sont inscrites cette année et l'année passée. Les ventes de modèles bon marché ont commencé à se tasser en 2011. Selon l'Association of European Business du business (AEB), de janvier à juillet de cette année, les ventes de Renault Logan ont reculé de 16%, tandis que les Chevrolet Lacetti ont cédé 14 points et la Daewoo Matiz, 12.

Rolfe souligne le passage progressif d'un grand nombre de modèle  dans le segment supérieur (plus de 17 500 euros). Maria Zaïkina, directrice du département de la communication corporative du groupe, indique que le marché croît en termes financiers et en termes de vente de voitures haut de gamme, dont le prix s'établit entre 25 000 et 37 500 d'euros et plus. Au demeurant, l'entreprise estime que les modèles économiques « disposent d'un fort potentiel en qualité d'alternative à l'achat de voitures russes, et les ventes pourraient être plus importantes, si elles n’étaient pas partiellement limitées par l’insuffisance d’une capacité de production »

«A court terme, la demande va se rediriger vers les véhicules de milieu de gamme, autour de 15-17 000 roubles, en raison, en premier lieu, des ventes dans les grandes villes », estime Mikhaïl Pak, de la compagnie Anton. Il rappelle qu'AvtoVAZ souffre particulièrement de cette situation, puisque l'entreprise russe n'aligne que des voitures bon marché. « Seule la Largus peut sortir sur ce nouveau segment, mais les ventes débutent juste et on ne peut encore rien présager quant à la demande », explique M. Pak. Cependant, « prenant en compte l'instabilité générale de l'économie », ajoute-t-il, au cours du prochain semestre, la demande pourrait se rediriger vers le segment des modèles économiques, en particulier à cause du renforcement des conditions d'obtention de crédit. 

Article original sur le site Kommersant.

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