Crédit photo : Elena Potchetova
Crédit photos : Elena Potchetova
Le musée-panorama « La bataille de Borodino » a rouvert ses portes au printemps dernier après six mois de rénovation et s’apprête à célébrer trois grandes dates : le bicentenaire de la Guerre patriotique de 1812 contre Napoléon, le centenaire du panorama et les cinquante ans du musée. Les historiens affirment que le musée se situe à l’emplacement exact de cette isba où s’est tenu le fameux conseil de guerre de Fili, durant lequel le commandant en chef de l’armée russe, Mikhaïl Koutouzov, décida de céder Moscou aux troupes napoléoniennes sans livrer bataille.
En prenant l’escalier central, le visiteur se trouve nez à nez devant une énorme gravure de Moscou en flammes. Le feu jaillit par les fenêtres des maisons désertées, les cris et les rires des occupants retentissent, les soldats pillent la capitale. Cette agitation fait place au bruit de cavalcade, les voix de l’état-major russe annoncent que le panorama n’est plus loin. Il croise ensuite des flèches bleue ou rouge sur son chemin, une détonation retentit : c’est la retraite de l’armée française.
Ce tableau panoramique est l’œuvre du peintre Franz Roubaud, connu pour ses fresques monumentales dont La prise du village d’Akhoulgo et Le siège de Sébastopol. Il vint à bout en 1912 de ce tableau gigantesque qui mesure 115 mètres de long et 15 mètres de haut et où sont représentés près de 3000 personnages. Après restauration, cette œuvre a été équipée de bornes interactives grâce auxquelles on peut agrandir n’importe quel détail de la toile et obtenir des informations sur l’histoire du musée et de la bataille de Borodino. L’écran permet de rapprocher et d’éloigner chaque fragment de manière à mieux distinguer la situation et les personnages. Le soldat au visage en sang est un officier de la troupe de cuirassiers de la Garde impériale, Nikolaï Rybous, qui a continué héroïquement à se battre après avoir perdu son casque. Il a obtenu l’ordre de Saint Georges (un ordre honorifique russe qui récompense exclusivement les mérites militaires).
L’exposition temporaire « Gloire et honneur du jour de Borodino » nous présente des peintures de guerre, les portraits des héros militaires, des deux empereurs et de leur famille. Sur un écran interactif, nous pouvons observer le déroulement de la bataille telle qu’elle faisait rage de 6h à 16h. Les visiteurs pourront également découvrir les affaires personnelles du général Koutouzov : sa tabatière, sa table de travail, ses instruments de traçage.
Des soldats russes se réchauffent autour d’un feu de camp et partageant leur nourriture avec un « tambour » français. Une scène très réaliste, réalisée d’après le récit de Denis Davydov, qui a pris sous son aile un petit français et le ramena lui même à pied jusqu’à Paris pour le remettre à ses parents. L’uniforme des soldats est la copie conforme de celui de l’époque. Les personnages ont été travaillés en accord avec des historiens.
Une autre exposition : « Le temps et les objets, histoire et légende » présente divers objets en rapport avec la bataille de Borodino. Une collection de porcelaines décorées de scènes de batailles, l’édition de 1912 de Guerre et paix de Tolstoï, des sabres, des sculptures et des actes et documents de guerre. Il y a aussi le scénario original du film Guerre et paix, d’après le roman éponyme, portant une dédicace du réalisateur Sergueï Bondartchouk en remerciement de l’aide que le musée lui a apporté durant le tournage.
D’autres expositions dont les collections se sont enrichies durant la rénovation attendent les visiteurs : « L’Europe d’avant la guerre », « De Neman à Smolensk », « Les enfants de Mars ». Beaucoup d’objets proviennent de collections privées. Tandis que le jour de la rouverture, le musée s’est vu offrir une gravure rare venant d’Europe : « La prise de Rheims par les Russes » et un porte-cigare du XIXè siècle, avec sur le couvercle, l’empereur de Russie Alexandre Ier, le roi de Prusse et l’empereur d’Autriche.
Article basé sur les matériaux d'afisha.ru et strana.ru.
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