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L’ONU va adopter un « Code moral »
Alexandre Gassiouk
En Russie, malgré certains dangers liés aux possibilités d’utilisation de quelques articles du traité contre les intérêts économiques et politiques russes, une attitude positive domine vis-à-vis du TCA. Comme l’a déclaré il y a peu le directeur général de Rosoboronexport, Anatoly Isaikin, « ce traité est utile dans son ensemble, si son objectif est bien le souhait mis en avant de couper les canaux par lesquels les armes peuvent tomber dans la circulation illégale, aux mains des terroristes ou dans les zones de conflits locaux. Si le traité est orienté précisément dans ce but, alors nous ne pouvons pas ne pas y être favorables ».
La conférence de l’ONU pour l’établissement d’un traité sur le commerce des armes a échoué
Éditorial
Pour la Russie, une des pierres angulaires des négociations du traité était l’interdiction prévue par le document de la livraison d’armes aux pays, qui « s’apprêtent à les utiliser contre la population civile et pour commettre des actes de genocide, mais aussi pour violer la Charte de l’ONU et les droits de l’homme". Une part importante des exportations russes d’armement va justement vers des pays que l’ONU et certains grands États occidentaux jugent irrespectueux des droits de l’homme. Les États-Unis estiment qu’eux-mêmes ne livrent des armes que dans des objectifs honorables et seulement pour la défense de la démocratie, et de cette manière ils en sortent gagnants.
L’ONU met les armes en joue
Vadim Kossiouline
Les Russes ont tendance à voir des objectifs cachés derrière le TCA. Les hommes politiques russes, comme d’habitude, ne croient pas en la franchise des auteurs de cette idée et sont persuadés que les États-Unis et l’Union européenne ne pratiquent pas une concurrence totalement honnête et cherchent à écarter la Russie de ses marchés traditionnels de l’armement.
La méfiance envers ses partenaires occidentaux permet à la Russie d’argumenter ses propres affaires douteuses du point de vue de l’Occident, de critiquer ses collègues américains, et de recevoir grâce à cela certains avantages sous la forme de marchés de l’armement.
Un projet révolutionnaire
Anna Analbaeva
Premièrement, si nous parlons de la Russie, sa position était qu’il ne faut pas se concentrer sur le commerce légal des armes mais sur le commerce illégal. Personne n’a vu d’utilisation illégale d’avions, de sous-marins ou de navires. Alors pourquoi les contrôler? Le danger vient des armes légères, ce sont elles qu'il faut contrôler.
En outre, beaucoup d'États ont déclaré qu'il n'est pas nécessaire d'intégrer dans cet accord toute la liste des armements. Aujourd'hui au prévoit d'y inclure tous les armements, y compris ceux qui sont déjà compris dans le registre de l'ONU des armes conventionnelles. Il a été adopté en 1991, et les États doivent fournir des informations sur les importations et exportations d'armements répartis en sept catégories, auxquelles ils ont ajouté plus tard les systèmes anti-aériens mobiles. Dans ce registre n'entrent pas des armes légères, les munitions, les technologies militaires et les armements policiers. Aujourd'hui on propose d'y inclure tout cela. Beaucoup jugent que c'est redondant.
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