Afghanistan : Poutine hostile à un retrait précipité de l'OTAN

Selon Vladimir Poutine, les soldats de l'OTAN cherchent à instaurer l'ordre en Afghanistan et la Russie doit les aider. Crédit photo : Itar-Tass

Selon Vladimir Poutine, les soldats de l'OTAN cherchent à instaurer l'ordre en Afghanistan et la Russie doit les aider. Crédit photo : Itar-Tass

À la veille de la Journée des forces aéroportées, célébrée en Russie le 2 août, le président russe Vladimir Poutine a rendu visite à la brigade de parachutistes d'Oulianovsk. Cela a coïncidé avec le début du transit par la Russie des cargaisons de l'OTAN vers l'Afghanistan : Oulianovsk héberge le principal point de transit des frets de l'Alliance. À cet égard, M. Poutine a expliqué aux parachutistes pourquoi la Russie aidait l'OTAN.

Lorsque le gouvernement russe a autorisé l'utilisation, en plus des itinéraires terrestres russes, du transit aérien par Oulianovsk en provenance et en direction d'Afghanistan, les communistes ont fortement critiqué la décision, décrété une grève de la faim et constaté qu'une base militaire de l'OTAN ferait son apparition en Russie. Toutefois, aucun soldat de l'OTAN ou de matériel militaire n'a été remarqué à l'aéroport d'Oulianovsk-Est.

Pourtant, cette décision soulève encore de nombreuses questions, en particulier chez les gens de la vieille école habitués à considérer que l'OTAN est le principal ennemi extérieur de la Russie. Un vétéran des parachutistes a demandé au président la question quels avantages la Russie retirait en aidant le bloc militaire en matière de transit. « Nous avons toujours considéré l'OTAN comme notre adversaire », s'est écrié le colonel de réserve, qui a servi en Afghanistan.

Vladimir Poutine a répondu que la Russie souhait que l'ordre règne en Afghanistan. Et que les États de l'OTAN cherchent à instaurer cet ordre dans ce pays. « Nous devons les aider, a déclaré Poutine avec un sourire. Qu'ils y restent et fassent la guerre ».

Il a noté que sur de nombreuses autres questions, la Russie avait avec l'OTAN des opinions et des approches différentes. Poutine a rappelé que le bloc avait été créé durant une époque de confrontation. « Ils croyaient que l'Union soviétique et le Pacte de Varsovie constituaient une menace, mais maintenant il n'y a plus de menace, et l'OTAN demeure. C'est un atavisme du passé », a-t-il souligné. Le président a expliqué que la Russie aidait l'OTAN avec le transit pour que les soldats russes n'aient pas à y combattre, et que la création à Oulianovsk d'un point de transit pour les marchandises occidentales destinées à l'Afghanistan répondait aux intérêts du pays.

« Il est regrettable que les participants actuels à l'opération en Afghanistan songent presque tous aux moyens de prendre la tangente de ce pays, a déclaré Poutine en haussant les épaules. Et nous transportons les chargements non seulement vers, mais aussi depuis ce pays ». Il semblait clair que Poutine ne souhaite pas que l'Otan parte d'Afghanistan avant l'achèvement complet de sa mission. « Ils ont assumé ce lourd fardeau, et ils doivent le porter jusqu'à la fin », a-t-il déclaré.

Le point de transit d'Oulianovsk, à travers lequel, avec l'accord de la Russie, l'OTAN acheminera ses cargaisons afghanes, devait commencer à fonctionner le 1er août. Cette date avait été citée par les diplomates russes. Les avantages du futur nœud douanier de l'aéroport d'Oulianovsk sont une piste suffisamment longue, capable de recevoir de gros avions de transport, la présence d'un embranchement de voie ferrée, actuellement en travaux, et un faible trafic aérien.

Les opérations en Afghanistan sont menées par une coalition anti-terroriste internationale, dirigée par des représentants du commandement des forces armées américaines, ainsi que les troupes de l'ISAF sous commandement de l'OTAN. Les principaux objectifs des deux contingents, selon leur direction, est de localiser et d'éliminer les combattants du mouvement extrémiste afghan Taliban et du groupe terroriste international Al-Qaïda.

Le retrait définitif de la plupart des troupes étrangères d'Afghanistan est prévu pour fin 2014. Après le retrait des troupes de l'OTAN et des partenaires de l'alliance en Afghanistan, la sécurité du pays sera assurée par plus de 300 000 soldats et policiers afghans. Afin de financer leur travail et leur équipement, l'OTAN prévoit de dépenser 4,1 milliards de dollars par an.

Texte basé sur les matériaux des quotidiens Izvestia et Vzgliad, et de l'agence RIA Novosti.

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