Crédit photo : Daria Donina
Le Pique-nique Afisha a deux avantages incontestables sur les festivals concurrents tels Menthe sauvage, Usadba Jazz ou Nachestvie : d’une part, il se déroule intramuros, et les participants ne sont pas contraints à l’ambiance camping ; d’autre part, il ne dure qu’une journée et ne casse pas le rythme du quotidien intense des moscovites. Enfin, c’est le moment rêvé pour les invétérés modeux de la capitale de sortir leurs tenues les plus folles.
Le Festival Pique-nique Afisha se tient depuis 2003, sur une idée du journal Afisha (équivalent russe de Time Out, ndlr), le magazine de l’actualité culturelle le plus lu en Russie et qui a contribué à faire connaître et à populariser la plupart des groupes actuels russes les plus intéressants.
D’ailleurs, le Pique-nique Afisha ne se cantonne pas à être uniquement un festival musical, cet évènement voit plus large. C’est une véritable fête de la ville, où les visiteurs peuvent s’adonner au freesbee, suivre une conférence sur la « physiologie de la joie » ou bien s’acheter les vêtements des stylistes dernier cri. Si les festivaliers vont à Glastonbury pour écouter le dernier live de U2, au Pique-nique Afisha, on avait plutôt tendnce à venir se changer les idées. Cette année, toutefois, la plupart des visiteurs sont venus avant tout pour la musique.
Rien d’étonnant à la lecture de l’affiche. Le programme laisse sans voix : Little boots, Mika, Mos Def, Lauryn Hill, Franz Ferdinand, the Drums, Pet Shop Boys. Chacun est tenté de voir autant de vedettes internationales sur une même scène. En comparaison, les interprètes russes semblaient peu nombreux. Mais comme dit l’adage : ce n’est pas la quantité qui compte... mais la qualité.
Les visiteurs de Pique-nique Afisha peuvent s’adonner au freesbee, suivre une conférence sur la « physiologie de la joie » ou bien s’acheter les vêtements des stylistes dernier cri. Crédit photo : Daria Donina
Chez les Russes, le concert le plus marquant fut sans doute celui du jeune groupe Narkotiki (NRKTK), du hip-hop underground aux textes provocateurs. Furent également très bien accueillis les 13 musiciens au violons, flûte, métallophone, accordéon et mandoline de l’orchestre éclectique « Krasnoznamennaïa divizia imeni moyei babouchki » (traduction mot à mot en français : « Division de drapeau rouge du nom de ma Grand-Mère ») forts de leurs morceaux attendrissants sur des personnages fabuleux. Le groupe indi-rock Pompeya (qui a récemment composé la bande originale du film Young&Wild de la réalisatrice chilienne Marialy Rivas) était également de la partie pour le plus grand plaisir du public moscovites hype.
Mais les jeunes ont su également faire place au plus grand groupe culte russe depuis 1972, Akvarium, qui a su plonger le public dans une atmosphère enrobante de nostalgie intemporelle.
Pour la 9ème édition de ce festival, force est de constater que Pique-nique Afisha est comme un bon cognac qui bonifie avec l’âge. Avec cette popularité croissante, on peut s’attendre pour l’année 2013 que les organisateurs nous épatent encore davantage avec quelque chose de jamais vu à Moscou. Comme Bjork qui devait être la tête d’affiche pour cette année avant d’annulet sa tournée estivale pour cause de maladie.
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