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Les députés imposent des limites à internet
Svetlana Soubbotina
Les députés de tous les partis ont été très surpris par une telle réaction de l’opinion publique et soulignent que l’objectif des auteurs des amendements était uniquement la protection des mineurs.
« Les mesures de restriction proposées sont claires pour tout le monde. Il n’y a pas de raisons de chercher de non-dit dans ce texte, assure la députée du parti Russie unie Olga Batalina. Ce n’est absolument pas une loi répressive ! Comme l’a déclaré le député de Russie unie Vladimir Bourmatov, il n’y a aucune censure dans cette loi et il ne peut pas y en avoir. Les représentants des autres partis ont appuyés la position de Russie unie sur le fait que, même si cela ne convient pas à certains sites internet, il n’y a absolument aucun non-dit politique dans le projet de loi. »
Notons que des lois similaires pour la défense des enfants contre le contenu inapproprié d’internet existent dans beaucoup de pays européens. En particulier, les États-Unis ont mis en place une amende allant jusqu’à 200 000 dollars pour les fournisseurs d’accès n’ayant pas bloqué à temps les sites contenant de la pornographie infantile.
Les députés mettent des sites hors la loi
Roman Pantsirev
La réaction à l’adoption de la loi n’est pas aussi simple qu’on pouvait s’y attendre. « Premièrement, cette loi est mauvais en ce qu’elle est très ouverte aux abus. Des acteurs économiques peu scrupuleux pourront l’utiliser pour créer de sérieuses difficultés aux affaires de leurs concurrents », suppose le directeur de Wikipedia.ru, Vladimir Medeiko. « Pour une mauvaise ligne dans une archive, sur n’importe quel site, écrite par un visiteur inconnu, toute l’adresse IP peut être fermée », dit-il.
Il faut un logiciel parental
Alexandre Gavriliuk et Andreï Reztchikov
Le directeur du département des nouveaux médias de la faculté de journalisme du MGU, Ivan Zassourski, estime que les amendements apportés ne changent pas la conception même du projet de loi, et qu’il est inadéquat.
Zassourski a reconnu que la vague de
protestations a joué un rôle, et que le projet pourrait être pire. « Mais il toujours mauvais, parce que c'est la mauvaise façon de traiter le problème. La bonne façon,
c’est le logiciel parental, que l'État doit mettre gratuitement à la disposition de tous
les parents en Russie. Pour
qu’un parent puisse d’un seul clic
mettre l’ordinateur dans un mode de
protection. »
Zassourski a ajouté qu’après l'adoption des amendements, la loi est devenue moins provocante, mais garde son
potentiel nuisible en elle. « Le
schéma qu’elle propose est largement orienté vers un
contrôle centralisé par la liste
noire. Encore une fois judiciairement. Et il est difficile de
savoir qui va gérer cette liste », a noté un expert.
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