Source : service de presse
Ivan Ourgant. Source : service de presse |
Dans les années 1990, « Jean-Michel » était un obscur présentateur de cabaret. Aujourd’hui, Ivan Ourgant, c’est une marque de fabrique reconnaissable dans toute la Russie.
Ourgant présente quatre émissions humoristiques en prime-time sur la principale chaîne de télévision russe. Dans SMAK, il jongle avec des poêles, de la nourriture et des astuces, en cuisinant et blaguant avec un invité. Dans La grande différence, Ourgant reçoit des stars nationales venues se faire parodier et en discuter. Projectorparishilton (voir encadré) est une partie de thé au cours de laquelle Ourgant et trois sbires épluchent les journaux de la semaine et ironisent sur les nouvelles lois, les médias et l’état du pays en général.
Né : le 16 avril 1978
Taille : 1,90 m
On peut rire de tout et avec tout le monde, considère Ourgant. « Y compris du président. Bien sûr, c’est plus drôle de rire d’un président étranger parce que tu peux t’en défendre avec l’arme atomique. Alors que rien ne te protégera de ton propre président ».
Selon l’humoriste, « l’industrie du rire existe en Russie depuis sept-huit ans, quand on a compris que l’humour pouvait rapporter non seulement du plaisir mais aussi beaucoup d’argent. L’apogée a été atteinte il y a deux ans, avec une explosion du nombre d’émissions, qui ont fini par toutes se ressembler. C’est alors que le mot « comique » est entré dans le langage courant russe », analyse Ourgant.
Dans son nouveau projet, Ourgant du soir, l’humoriste est en tête-à-tête avec un invité. « C’est le Late Nignt Show américain classique : une discussion avec un invité, un débat sur les questions du jour, des blagues, et un contrat de plusieurs millions pour le présentateur », explique Ourgant.
« En fait, je suis un très mauvais interviewer, j’apprends, j’essaye ». Ourgant fait le modeste alors qu’en deux mois il a déjà reçu sur son plateau la star du foot Zinedine Zidane, le président de la fédération de hockey russe Vladislav Tretiak, l’écrivain Zakhar Prilepine, et beaucoup d’autres célébrités russes et étrangères du cinéma, de la musique, de la mode. Personne n’est reparti sans le sourire. Sauf le pilote de course Nikolaï Fomenko qui est reparti sans sa voiture Maroussia, qu’il a offerte à Ourgant.
Zinedine Zidane sur le plateau d'Ourgant du soir. Source : service de presse
Entre les blagues et les plateaux, quand il a du temps libre, Ivan Ourgant aime faire la cuisine, passer du temps avec les copains. « J’aime aussi mon pays », déclare-t-il, avant d’enchaîner, avec le plus grand sérieux : « J’aime les Etats-Unis et la France, même si ça ne commence pas par la même lettre et bien que ça se trouve dans différents coins du monde ».
Il y a quelques années, à l’issue de voyages aux Etats-Unis et en France avec le célèbre journaliste Vladimir Pozner, Ourgant a participé au tournage de deux films documentaires, L’Amérique à un étage et Le tour de France, qui n’ont été diffusés qu’à la télévision russe. Un film similaire a été tourné par le duo sur l’Italie, mais n’a pas encore été montré. « Il faut d’abord que Poutine et Berlusconi s’entendent », rigole Ourgant.
Une autre des identités d'Ivan Ourgant, qu’il renie pourtant, c’est Gricha Ourgant, un musicien qui a présenté son premier album aux Moscovites le 20 mai, dans un parc de la capitale. « Beaucoup de gens se servent de mon nom de famille désormais. Moi je n’y suis pour rien. Je ne sais jouer que des petits extraits de country », assure l’humoriste. De son côté, Gricha Ourgant, à la question d’un journaliste s’il comptait venir sur le plateau d'Ourgant du soir a répondu : « Vous savez, j’ai beaucoup de parents. Le nom de famille est très répandu. Bref, je refuse de participer aux émissions télévisées de gens qui ont le même nom que moi. »
Les collègues du présentateur le disent toujours bienveillant et son « Au boulot ! », avec lequel il lance quotidiennement son Ourgant du soir, est un mot d’ordre que tous prononcent avec un sourire chaleureux.
C’est une émission qui a débuté le 17 mai 2008. Le nom est d’abord une référence à l’émission Projector perestroika, produite en URSS à la fin des années 1980. La seconde moitié du nom, qui renvoie à la célèbre héritière américaine Paris Hilton, symbolise la vie mondaine, les intrigues et l’argent. Les animateurs Ivan Ourgant, Serguei Svetlakov, Garik Martirossian et Alexandre Tsekalo reçoivent un invité de marque et discutent ensemble de l’actualité, sur le mode de l’humour, en commentant des articles parus dans la presse et les déclarations des politiciens. Parmi les sujets abordés dans l’émission, il y a eu les élections russes et françaises, les manifestations de masse contre le Kremlin, la réforme de la police en Russie, la crise grecque, l’affaire DSK.
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