Près de Novossibirsk, un retraité reproduit grandeur nature des chars de la dernière guerre

Le mécanicien a construit ses premiers véhicules lui-même, à partir de moissonneuses-batteuses et de tracteurs abandonnés dans le village. Crédit photo : Andreï Chapran

Le mécanicien a construit ses premiers véhicules lui-même, à partir de moissonneuses-batteuses et de tracteurs abandonnés dans le village. Crédit photo : Andreï Chapran

Un militaire à la retraite a organisé dans le village de Bolchoï-Oech un atelier où il crée des reproductions grandeur nature de chars et de véhicules blindés de la Seconde Guerre mondiale.

Le sovkhoze du village de Bolchoï-Oech, non loin de Novossibirsk (à 3 200 km de Moscou), a cessé de fonctionner, comme beaucoup d'autres vestiges du système soviétique : la quasi-totalité de ses résidents sont partis en ville pour gagner leur vie. Seules cinq maisons sont encore occupées. Parmi elles, celle de Viatcheslav Veriovotchkine. Dans son propre atelier, Viatcheslav, un ancien mécanicien originaire de Novossibirsk spécialisé dans l'équipement militaire, a déjà reproduit environ 40 chars et véhicules blindés de la Seconde Guerre mondiale.

Actuellement, une dizaine de « raretés » de ce genre se trouvent dans un champ de pommes de terre situé près de sa maison. Avant l'automne, Viatcheslav envisage d'en vendre quelques-unes. Il compte en outre remettre une Katioucha et un tank de T-34 au district Zaïeltsovsky de Novossibirsk le 9 mai (fête de la Victoire en Russie, ndlr).

Durant les trente premières années de sa carrière, l'officier Veriovotchkine s'est occupé de matériel militaire dans le cadre de son service : il était adjoint pour les questions techniques d'une brigade de chars. Au cours de ces années, il « démontait et remontait lui-même tout ce qui roule dans l'armée », selon ses dires. Mais le concepteur était surtout attiré par l'équipement militaire de la Seconde Guerre mondiale.

Après son service, Viatcheslav a vécu à Moscou pendant cinq ans, avant de s'installer à Novossibirsk. Puis il est parti à la campagne avec sa femme. M. Veriovotchkine a fourni une activité aux cinq familles restantes. Selon lui, « cette brigade de chars assemble un tank en trois mois de travail actif ». Le mécanicien a construit ses premiers véhicules lui-même, à partir de moissonneuses-batteuses et de tracteurs abandonnés dans le village. Ensuite, l'ancien gouverneur lui a donné un terrain près du village, une sorte de polygone afin de « rôder » les chars. Désormais,  Viatcheslav envisage la création d'un musée de l'équipement militaire.

Le cas de M. Veriovotchkine est unique en Russie. Les raretés qu'il a mises au point peuvent non seulement trôner sur un piédestal, mais en plus elles roulent. Grâce à ses modèles, on peut étudier la conception des équipements du passé : tout le matériel est réalisé grandeur nature et est pleinement conforme aux modèles industriels du temps de la guerre.

Notre mécano a eu beaucoup de travail dernièrement. Un de ses tanks a participé au tournage du deuxième volet de Soleil trompeur-2, un film de Nikita Mikhalkov consacré à la Grande Guerre patriotique de 1945. Puis, le studio Mosfilm a commencé à lui commander de l'équipement militaire authentique conforme aux modèles d'époque pour d’autres tournages.

Les tanks de M. Veriovotchkine ont déjà une riche « expérience d'acteur », selon le concepteur : ses modèles ont déjà tourné dans plus de dix films russes.

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