Le plus gros voilier du monde Sedov. Crédit photo : Alamy/Legion-Media
Le célèbre quatre-mâts barque Sedov, connu dans le livre des records Guiness comme le plus grand voilier du monde, lèvera l’ancre le 20 mai, depuis le port de Saint-Pétersbourg, pour une expédition de 14 mois en pleine mer. La raison de ce voyage : la célébration des 1150 ans de l’Etat russe, date rattachée au premier rassemblement des peuples slaves. Le navire de légende traversera trois océans et visitera 21 pays. Du 12 au 19 juillet Sedov sera en France, à Brest.
Pour le Sedov, bateau-école appartenant à l’Agence fédérale russe de la Pêche, ce sera le premier tour du monde, mais le quatrième en date pour son capitaine, Nikolaï Zortchenko. « L’objectif principal est de hisser le pavillon russe. Car la Russie est l’une des plus grandes puissances maritimes et doit montrer son ouverture et ses intentions pacifiques au monde entier », a expliqué l’attaché de presse du Ministère de la pêche, Alexandre Savelov.
Entre cadets et rockeurs
L’équipage du voilier compte 200 personnes, dont la moitié constituée d’élèves-officiers de l’Université technique d’Etat de Mourmansk. Les corps de cadet se relaieront à deux reprises pendant le voyage : au port de Casablanca et à Vladivostok, à l’extrême est de la Russie.
L’expédition durera 14 mois pendant lesquels le voilier fera près de 45 000 miles et fera escale dans 30 ports dans 21 pays différents.
« Je ne suis jamais allé à l’étranger, ce sera donc pour moi une grande expérience et l’occasion rêvée de de découvrir le monde », s’enthousiasme Dmitri Stolpovski, cadet de 18 ans. Il montera à bord à Casablanca au Maroc et restera jusqu’à l’arrivée du navire en port de Vladivostok. Ses parents sont très fiers de sa participation à cette aventure. Mais ce qui le motive le plus pour ce grand départ est la présence à bord de son groupe de rock favori : Mummiy Troll. « Je suis fan de Mummiy Troll, c’est super qu’ils viennent avec nous. Ce sont de vrais stars, j’aimerais qu’ils restent avec nous jusqu’au bout ».
Le groupe de rock russe Mummiy Troll. Source : service de presse
Le groupe russe, né à Vladivostok en 1983, promet de réaliser le souhait de Dmitri. « L’idée d’écrire un album en pleine mer me suit depuis l’enfance. Elle a commencé à se réaliser l’année dernière, lors de notre tournée Rock po-flotski (Rock’n’flotte), où nous jouions à bord de navires de la flotte militaire russe », nous raconte le leader du groupe, Iliya Lagoutenko.
Pavillon et divertissement
Dans les trente ports où le Sedov jettera l’ancre, des rencontres seront organisées à bord avec la population locale. « En collaboration avec le Ministère des Affaires étrangères russe, les ambassades, les consulats et autres organismes représentatifs de la Russie, des événements culturels et divertissants seront organisés à bord du voilier », explique Savelov. Par exemple, lors de sa dernière escale au port de Saint-Pétersbourg, des concours de dessins, de danse et d’autres programmes avaient eu lieu à bord.
« L’escale du voilier dans les différents pays, en plus de la démonstration du pavillon national, est aussi la volonté de montrer ses intentions pacifistes », précise le chanteur du groupe Mummiy Troll.
Le capitaine du Sedov Nikolaï Zortchenko a accepté de répondre aux questions de La Russie d’aujourd’hui.
Nikolaï Zortchenko, le capitaine de Sedov. Source : service de presse |
Est-ce le premier tour du monde pour le voilier Sedov ?
Oui, le bateau a 91 ans et les 15 premières années de sa vie, de 1921 à 1936, il faisait régulièrement le trajet aller-retour jusqu’en Australie. Mais, il ne devrait pas y avoir de difficultés. Tous les trajets sont vérifiés.
Que représente ce voyage pour vous ?
Pour moi, ce sera mon quatrième tour du monde et le plus long : 14 mois, tandis que les autres fois ils avaient duré entre 10 et 11 mois. Nous allons contourner l’Amérique latine et l’Afrique du sud, c’est-à-dire suivre le trajet de tous les voiliers avant la construction des canaux de Suez et de Panama. De fait, nous faisons une sorte de bond au XVIIIe siècle.
Est-ce difficile de voyager avec un équipage de cadets ?
Au départ, les jeunes sont très motivés. Ils ont hâte d’être en mer, mais au bout de deux-trois mois ils fatiguent et leur famille commence à leur manquer. Mais je compte beaucoup sur le groupe Mummiy Troll. Ils sont très populaires depuis déjà 20 ans et leur présence va nous motiver et rendre le voyage plus amusant. »
Lisez sur la page 2 : entretien avec Iliya Lagoutenko, leader du groupe Mummiy Troll qui sera à bord du voilier durant tout le voyage.
}
Iliya Lagoutenko à gauche en bas. Source : service de presse
La Russie d’aujourd’hui a également posé quelques questions à Iliya Lagoutenko, leader du groupe qui sera à bord du voilier durant tout le voyage.
Pourquoi le groupe a-t-il accepté de participer à une telle aventure ?
Tout ce que je mettais dans mes chansons, ce que je fantasmais, ce monde que j’inventais pour la scène, va enfin pouvoir se matérialiser durant ce voyage. C’est peut-être justement cette expédition que j’imaginais quand on me demandait de quoi parlent mes chansons.
Comment le groupe va occuper son temps à bord ? Allez-vous écrire de nouveaux morceaux ?
Notre groupe va faire découvrir la culture musicale russe dans chaque port où nous ferons escale. Et bien sûr, nous aimerions finir le voyage avec quelque chose de nouveau dans notre bagage, un nouvel album. Je connais assez bien la mer, j’ai pratiqué la voile, j’ai même fait partie d’associations internationales de yachting, j’arriverai à m’orienter. Je pense qu’on aura tout le temps de laver le pont et d’autres tâches nous serons peut-être confiées, si nous sommes assez bons, ce qui reste à prouver.
Combien de temps comptez-vous rester à bord ? Pour toute la durée du voyage ?
Je l’espère. Nous allons jouer dans des villes et pays si différents : nous commencerons par Hamina en Finlande, puis l’Allemagne avec Kiel et Bremerhaven, puis la France, où nous prendrons part à la Journée de la culture russe à Brest, nous passerons le cap Horn, jouerons dans la ville la plus au sud de la planète, Ushuaïa... Je rêve de jouer à Capetown.
Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.
Abonnez-vous
gratuitement à notre newsletter!
Recevez le meilleur de nos publications directement dans votre messagerie.