Le ministre de la justice rassure le monde des affaires. Crédit photo : Aleksei Nikolski/RIA Novosti
Une loi de dernière minute proposée par le président vise à changer le cadre légal des sociétés et de leur domiciliation pour « améliorer le climat d’investissement ».
À un mois exactement de son départ du Kremlin, le Président Dmitri Medvedev soumet un nouveau code civil au vote du Parlement. Parmi les principales modifications apportées, des mesures visant à décourager les sociétés russes de se domicilier à l’étranger.
Cette initiative a, dans l’esprit du président, vocation à « aider au développement économique et à améliorer le climat d’investissement ». Il s’agit aussi de faire en sorte que le futur cadre légal permette
aux sociétés russes et à leurs actionnaires de mieux protéger leurs
droits de propriété. L’une des raisons invoquées par les entrepreneurs
pour enregistrer leurs sociétés à l’étranger est le manque de confiance
envers les tribunaux russes en cas de litige.
Concrètement, deux des formes de société les plus courantes seront
probablement remplacées. Il s’agit de « ZAO » (acronyme de « Société par
actions fermée ») et « OAO » (acronyme de « Société par actions
ouverte »). Dmitri Medvedev propose de leur substituer deux nouvelles
formes juridiques, les sociétés dites « publiques » et les « non
publiques ».
Les amendements au code civil prendront effet au 1er septembre prochain.
La presse russe note la rapidité inhabituelle de la procédure
législative, et la relie au départ imminent du président. Dmitri
Medvedev a souvent souligné que l’adoption du nouveau code civil
constituait une priorité de son mandat.
Le ministre de la Justice Alexandre Konovalov a voulu rassurer le milieu
des affaires en précisant que les sociétés en « ZAO » et « OAO » ne
seront pas tenues de se réenregistrer. Néanmoins, le ministre s’attend à
« des débats vifs, mais le texte sera probablement adopté durant la session parlementaire printanière ».
Les résistances viendront des propriétaires de sociétés offshore opérant
en Russie, lesquels seront contraints de dévoiler leur identité. Le
politologue Mikhaïl Vinogradov pense que Dmitri Medvedev veut faire
adopter le texte par le Parlement avant le 7 mai prochain (date de
l’inauguration de Poutine au Kremlin), mais il estime probable que des
groupes de pression parviendront à freiner le processus.
« Il est vrai que le caractère confus et complexe de la législation russe rebute les investisseurs étrangers »,
admet Oleg Malkine, expert en droit des sociétés. Mais il souligne aussi qu’il est
« déraisonnable de faire cohabiter l’ancien et le nouveau système » [puisque les « ZAO » et « OAO » ne seront pas obligées de se réenregistrer]. « Enfin, le monde des affaires est exaspéré par les changements législatifs incessants ».
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