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Le mois de mars a enregistré le meilleur chiffre depuis l’ère soviétique avec 10,36 millions de barils par jour. Un sursaut de nature à rassurer un marché pétrolier très fébrile.
Avec une croissance de 1,6% par rapport à mars 2011, les groupes pétroliers russes ont prouvé qu’ils pouvaient accroître leurs capacités, en dépit d’un niveau d’investissement jugé insuffisant par le gouvernement. Le précédent record remonte à 1987, lorsque 11,48 millions de barils par jour étaient extraits du sol soviétique. Une majorité d’experts prédit un plateau dans les trois années à venir, suivi d’un déclin. À moins que de gros investissements ne soient immédiatement lancés dans les nouveaux gisements arctiques et en Sibérie orientale.
Le palmarès des pays producteurs |
Infographie de Niyaz Karim |
Les exportations de pétrole, qui représentent grosso modo la moitié de la production, ont en revanche décliné de 0,3% par rapport à février.
La
poussée de production russe est de nature à rassurer quelque peu un
marché pétrolier secoué par des crises successives et une
imprévisibilité plus forte que jamais. L’Arabie saoudite dit être en
mesure d’ouvrir plus grand le robinet, mais ses déclarations ne se
traduisent pas dans les faits. Parmi les gros producteurs de pétrole,
seule la Russie parvient à sensiblement augmenter sa production.
Le
marché du pétrole se trouve coincé entre des forces contradictoires.
Paradoxalement, de nombreux pays producteurs s’affolent du cours élevé
du pétrole, qui pourrait, comme en 2008, conduire à un décrochage de
l’économie, à une crise mondiale et à une chute vertigineuse des prix.
Tous rêvent de stabilité. Comme le souligne Chris Weafer, stratège chez
Troika Dialog,
« les États-Unis et les pays de l’OPEP tentent de faire baisser les
prix. On assiste à une floraison de commentaires politiques et
médiatiques sur les effets négatifs des prix élevés du pétrole sur la
croissance mondiale ».
Mais d’un autre côté, il souligne aussi que
« les courtiers rejettent ce jeu-là. Résultat, en dépit de la crainte
d’un ralentissement de l’économie chinoise, le prix du brut reste
fermement tiré par le haut »
, c’est-à-dire se situant autour de 94 euros le baril. La faute, d’une
part, au risque chinois d’une chute de la demande, d’autre part, aux
risques politiques en Iran, en Syrie et en Libye, voire au Nigeria, pays
qui de leur côté poussent à la hausse les prix du baril. Tout le monde
risque d’y perdre, hormis une poignée de « traders » et les banques
d’investissement.
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