De l'eau dans le gaz entre la Russie et l'UE

Anatoli Yanovski, vice-ministre russe de l'énergie. Crédits photo : Itar-Tass

Anatoli Yanovski, vice-ministre russe de l'énergie. Crédits photo : Itar-Tass

Le 28 mars dernier, Anatoli Yanovski, vice-ministre russe de l'énergie, s'est exprimé devant le Parlement européen lors de discussions consacrées au renforcement de la coopération énergétique entre la Russie et l'Union Européenne. Il a notamment rencontré les représentants de la presse au cours d'une réunion à laquelle a assisté le correspondant de La Russie d'Aujourd'hui.

Le haut-responsable russe n'a pas esquivé les questions au sujet des problèmes de livraison du gaz russe en Europe au cours de l'hiver. Il n'a pas non plus caché son ressentiment face aux déclarations de certains médias occidentaux qui ont prétendu que la Russie utilisait « l'arme gazière » en rétorsion à la « réponse asymétrique » du « troisième bloc énergétique » de l'UE.

« Il serait naïf de penser que les problèmes du mois de février dernier, liés aux difficultés d'approvisionnement des pays de l'Union Européenne en gaz russe, seraient conditionnés par des calculs quelconques faits par les dirigeants des compagnies ou au niveau gouvernemental » a ainsi déclaré Anatoli Yanovski. Car l'Europe est, en effet, « le principal marché du carburant et de l'énergie  russes » a-t-il souligné. « Cela concerne le gaz, le pétrole, le charbon et nous avons bien évidemment intérêt à maintenir et à élargir ce marché puisque la réalisation de ces ressources énergétiques est profitable au budget fédéral et, par conséquent, à l'économie du pays » a poursuivi Anatoli Yanovski. « C'est pourquoi, toute arythmie dans ce type d'approvisionnement, si elle a lieu, porte  préjudice aux indices de nos entreprises et à l'économie du pays en général » a-t-il aussi soutenu.

A la question de savoir comment la Russie compte continuer d'approvisionner l'Europe en gaz alors qu'elle n'a pas pu fournir la quantité nécessaire lors des pics de consommation, Anatoli Ianovski a répondu que «les leçons de cet hiver témoignent d'un manque de dépôts souterrains de gaz, y compris en Europe », la raison des livraisons irrégulières lors des pics de consommation de gaz.

Le vice-ministre a poursuivi : « Au cours des livraisons de cet hiver, Gazprom a extrait un chiffre record de gaz des trois dépôts souterrains qui se trouvent sur le territoire européen et dont la compagnie est actionnaire, soit plus de 38 millions de mètres cubes par tranche de 24 heures. La puissance des dépôts souterrains de l'Autriche, de l'Allemagne et de la Serbie a été activée de manière simultanée. »

Selon Anatoli Yanovski, « il est nécessaire d'augmenter le volume des dépôts souterrains de gaz sur les territoires qui se trouvent au plus près du consommateur. »

En outre, le problème du recul en approvisionnement pourrait être résolu à la condition de « lever des incertitudes » liées à l'absence de contrats de longue durée. Selon le vice-ministre, les contrats de longue durée doivent constituer la base d'un approvisionnement fiable et constant en gaz et « les entreprises qui signent ces contrats sont capables de bien comprendre quel volume doit être extrait et vendu par l'une des parties et quelle quantité peut être consommée et à quelles conditions. »   

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