« Avant, Medvedev faisait vendre. Mais maintenant, c’est au tour de Poutine, et plus personne ne veut des portraits de Medvedev », affirme Vladimir Tichko, directeur de la boutique en ligne Vramke.ru, lors d’un entretien téléphonique. Vramke, qui compte la chambre basse du parlement et la mairie de Saint-Pétersbourg parmi ses clients, vend des photos pour des sommes allant de 900 à 17 600 roubles (soit de 23 à 455 euros).
Poutine, 59 ans, entamera son troisième mandat présidentiel en mai. Élu deux fois à ce poste entre 2000 et 2008, il a déjà annoncé que Medvedev, son protégé de 46 ans, le remplacerait en tant que chef du gouvernement. Igor Iourgens, conseiller présidentiel, déclarait le mois dernier que Medvedev aurait dû refuser ce poste.
Même si le site refuse de fournir les chiffres exacts des ventes, les données de Yandex, qui détient le plus grand moteur de recherche en Russie, montrent un intérêt grandissant. Selon les derniers chiffres disponibles, le nombre mensuel de recherches du terme « portrait de Poutine » est passé d’environ 1 000 en août à presque 4 000 fin décembre.
« Durant les quinze derniers jours, on a constaté une très forte hausse des commandes de portraits de Poutine », explique Alissa Choumkina, qui travaille pour Vseportrety.ru, un autre site de vente en ligne. « Dans le même temps, seule une photo de Medvedev est partie ». Alexeï Abramov, employé de Nastenku.ru, observe la même tendance pour son magasin en ligne.
Selon ces trois sites de vente de portraits en ligne, la plupart des demandes viennent de fonctionnaires, ce qui paraît normal dans un pays qui compte environ 1 million d’agents de l’État, d’après le Service fédéral des statistiques. Les vendeurs estiment cependant que cette mode est passée. Plus de douze années après l’arrivée de Poutine au pouvoir, les demandes de ses portraits ont été satisfaites. « Tout le monde possède déjà une photo de Poutine », affirme Tichko de Vramke.ru. « Maintenant, si Prokhorov avait gagné, cela aurait été génial pour nous ».
Le milliardaire Mikhaïl Prokhorov, candidat pour la première fois à la présidence russe, a fini troisième avec 8% des voix, loin derrière le leader communiste Guennadi Ziouganov, qui a rassemblé 17% des suffrages. « Nous aurions fait fortune en une nuit si Prokhorov avait été élu ! », assure Choumkina.
Article original publié dans The Moscow
Times
Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.
Abonnez-vous
gratuitement à notre newsletter!
Recevez le meilleur de nos publications directement dans votre messagerie.