Vladimir Poutine et Dmitri Medvedev sur la place du Manège. Crédits : RIA Novosti
L’Europe et les États-Unis ont accueilli avec tiédeur l’élection du premier ministre pour un troisième mandat présidentiel. Mais les dirigeants occidentaux ont opté pour le pragmatisme.
Nicolas Sarkozy s’est distingué en étant le seul chef d’État européen à féliciter Vladimir Poutine dès le lendemain de sa victoire à la présidentielle à l’issue du premier tour, le 5 mars. Les communiqués de presse britanniques et allemands publiés le même jour sont restés sobres, tandis que les réactions de la diplomatie européenne se faisaient rares. Le président de la Commission Jose Barroso et le président du Conseil de l’Europe Herman van Rompuy ont d’abord gardé le silence alors qu’ils avaient chaleureusement salué l’élection de Dmitri Medvedev en mars 2008.
De son côté, le président américain Barack Obama a attendu six jours pour téléphoner à son futur homologue russe. Six jours d’un silence pesant, alors que la Secrétaire d’ État Hillary Clinton et l’ambassadeur des États-Unis à Moscou, Michael McFaul, avaient rapidement réagi aux résultats pour faire part de leur « soucis » à la suite de l’arrestation d’opposants russes contestant la validité du scrutin.
Le retard de la Maison Blanche a immédiatement suscité l’indignation parmi les officiels russes. Alexeï Pouchkov, nouveau président du Comité parlementaire pour les relations internationales, déclarait dès le 5 mars qu’il s’agissait d’un « mauvais départ, si Obama veut des relations correctes ».
Le président américain a fini par féliciter Vladimir Poutine samedi 10 mars. Il a réitéré sa volonté de poursuivre le « redémarrage » des relations entre les deux pays, et même reculé la date du G8 spécialement pour que le sommet se déroule après l’entrée en fonctions du nouveau président russe, c’est-à-dire le 7 mai prochain.
Dans les autres centres névralgiques de la diplomatie mondiale, les réactions ont parfaitement respecté le protocole habituel. Les principaux partenaires asiatiques de Moscou, la Chine, le Japon et la Corée du Sud, ont utilisé la même phraséologie que d’habitude. Les régimes autoritaires entretenant des relations étroites avec Moscou ont chaleureusement félicité Vladimir Poutine pour son élection, en particulier Mahmoud Ahmadinejad (Iran), Hugo Chavez (Venezuela), Bachar El Assad (Syrie), Alexandre Loukachenko (Belarus) et Noursoultan Nazarbaïev (Kazakhstan).
Les réactions internationales suivant l’élection d’un chef d’État répondent à un protocole strict et illustrent la qualité des relations bilatérales. Dans le cas de la présidentielle russe, Moscou scrute avec attention le choix des mots (félicitations… ou non) dans les messages de réactions officiels et dans quel ordre. L’attitude critique des capitales occidentales envers l’état de la démocratie russe a toujours profondément irrité Vladimir Poutine. Moscou revendique le droit d’être traité comme un égal par ses pairs du G8 et s’est frayé au cours des dix dernières années un retour au premier plan de la diplomatie mondiale.
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