Crédits photo : Tatiana Andreeva
Crédits photo : Tatiana Andreeva
A Ekaterinbourg, à l’occasion des 200 ans de la victoire à la Guerre de 1812, vient de s’ouvrir une exposition sur la bataille de Borodino.
Même si cela peut paraitre paradoxal, l’exposition s’emploie à renforcer les relations franco-russes, malgré les difficultés de la traduction littérale. En russe, la Bataille de la Moskova est appelée Bataille de Borodino. Les Russes aiment le gâteau Napoléon, une version du traditionnel mille-feuille français, arrangé par un pâtissier moscovite à l’époque du centenaire du Borodino. Et en France, on lit le roman de Léon TolstoïGuerre et Paix et sa description de la campagne de Russie de Napoléon et on écoute l’ouverture de Tchaïkovski Année 1812, célèbre pour sa sonnerie des cloches et ses coups de canons. Néanmoins, il est toujours difficile de répondre à la question de savoir qui a gagné la Bataille de Borodino.
Les Français considèrent qu’ils ont gagné puisqu’ils sont entrés dans Moscou. Les Russes, quant à eux, estiment qu’ils en sont les vainqueurs car Napoléon, bien qu’il ait pu se frayer un passage jusqu’à la capitale, n’a pu maintenir ses positions et s’est retiré de Moscou. « Je préfère considérer que les deux parties ont vaincu, ce qui est quand même mieux qu’un banal match nul », a diplomatiquement tranché le Consul général de France à Ekaterinbourg, Pierre Filatoff.
Le jour de l’anniversaire de la grande bataille, le musée invite les membres de l’ambassade de France sur le champ de bataille de Borodino. Chaque année, ils viennent ici en famille, comme pour un pique-nique, et regardent avec plaisir les reconstitutions des faits marquants de la bataille. Heureusement, cela se passe en été, sans intervention de « Mr Froid », comme l’appelaient les Français.
Le Musée du Champ de bataille de Borodino est le premier musée mondial de ce type et a ouvert en 1812. Il en existe aujourd’hui 14 à travers le monde dont 5 d’entre consacrés aux batailles napoléoniennes (Borodino, Maloïaroslavets, Leipzig, Austerlitz, Grossgorschen).
L’exposition permet justement de comprendre pourquoi les Français ont rebaptisé le climat russe. Les uniformes russes sont cousus avec un tissu deux fois plus épais que celui des Français, ils ont des longueurs de manche normales, et non trois-quarts, sous des manchettes. En revanche, l’équipement français gagne en esthétique, grâce à une coupe, une couleur et un style plus complexes. Et avec les admirables accessoires en cuir – les gargousses et cartouchières des officiers –, le manteau évasé dans les rangs inférieurs de l’armée française ressemble à de la haute-couture d’aujourd’hui.
L’exposition dévoile également les secrets « métrosexuels » du XIXème siècle : comment les hussards réussissaient à tendre les leggings moulants, comment ils se frisaient les moustaches, quelle quantité de parfum était considérée comme convenable au levé et quelle quantité de champagne fallait-il boire le soir.
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