Entre chaud et froid : deux musiciens français dans l'Oural

Crédits photo : Tatiana Andreeva

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Chévry, un duo de musiciens français, a ouvert le 7e Festival de World Music Izoumroudnyi Gorod (La Ville d’émeraude) qui se tient à Ekaterinbourg, en Sibérie. L’Oural tient pour eux en un paradoxe : « Il fait froid, mais qu’est ce qu’il fait chaud ! »

Jean-Michel Chévry, directeur du groupe mais aussi poète, compositeur et interprète, a déjà fait plus de vingt tournées à travers la Russie, pays auquel il s’est attaché au point de lui consacrer un disque, Par amour pour la Russie.

Après avoir participé au tout premier festival Izoumroudnyi Gorod, en 2006, c’est avec engouement qu’il a accepté de revenir à Ekaterinbourg. L’Oural est devenu l’une de ses régions de prédilection avec celle du Baïkal et la Yakoutie. D’autant que la traversée de la Russie jusqu’à Vladivostok en Transsibérien (qu’il qualifie de « train mythique ») a révélé en lui un autre talent, celui d’écrivain. Il a récemment publié son troisième roman, L’imbroglio du Transsibérien, un détective romantique sur la traversée de la Sibérie en train par un couple pour qui les vacances semblent bien commencer...

Le compagnon de Jean-Michel, Thomas Auberger, lui, est en Russie pour la première fois. N’étant pas un voyageur invétéré et se fiant au calendrier qui indiquait le printemps, il est arrivé en Oural en baskets et petit blouson, tenue vestimentaire trop légère pour les frimas sibériens où les congères tardent à fondre. Toute l’équipe du festival s’est chargée de lui trouver un équipement plus adapté. Thomas, engaillardi, s’est même essayé aux patins. Après quoi, bizarrement, il faisait la grimace en s’asseyant ! La Russie a confirmé définitivement l’idée qu’il s’en faisait : « Froid, très froid ».

Et des idées reçues du genre, Jean-Michel Chévry, peut en citer d’autres : « Les Français connaissent très mal la Russie : la neige, la mafia, Poutine et les plus belles femmes du monde. Mais la Russie, c’est beaucoup plus que ces clichés. A chaque fois, j’essaie de la comprendre à nouveau, d’élucider le « mystère de l’âme slave ». Ces quinze dernières années, la Russie a fondamentalement changé : une architecture moderne apparaît, les villes se construisent, avec plus de belles voitures dans les rues, ce qui prouve que les gens vivent mieux. Le style de vie devient plus européen, les gens sourient davantage. Même si le personnel à l’aéroport reste tendu... »

Jean-Michel s’évertue également à briser l’image de la chanson française comme un genre triste. Il explique que même si certaines chansons peuvent être mélancoliques, ce n’est pas un trait de caractère national. « La musique française est pleine de sentiments. Si c’est triste, c’est jusqu’aux larmes, et le rire, c’est à se rouler par terre. »

Lors des concerts de Chévry, on passe du rock à la country. Et leur version des Champs Elysées de Joe Dassin, jouée à renfort de balalaïka et domra avec un groupe originaire de « la ville émeraude » a provoqué une sacrée ovation.

« Nous avons reçu un accueil très chaleureux . Le public est averti, ouvert. Ils écoutent les morceaux comme de vrais musiciens. C’est sûrement pourquoi nous apprécions tant les spectateurs russes », concluent les français.

Contexte


Izoumroudnyi Gorod est un festival artistique ouvert aux musiciens du monde entier. Il a été créé à Ekaterinbourg en 2006 par le groupe Izoumroud (Emeraude), qui joue un mélange de musique ethnique, de classique, de jazz et d’art rock. Lors du 7e festival, en plus de la chanson française, on pouvait entendre de la musique traditionnelle américaine et créole avec Christine Balfa and Balfour Toujours ainsi que le groupe américain Jeffery Broussard and the Creole Cowboys.

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