Georges Golovine : Les coulisses du grand ballet

Georges Golovine. Crédits photo : Pauline Narychkina

Georges Golovine. Crédits photo : Pauline Narychkina

Le 3 mars, le Musée du théâtre et de la musique de Saint-Pétersbourg a accueilli le danseur et chorégraphe français d’origine russe, Georges Golovine.
Georges Golovine. (Crédits photo : Pauline Narychkina)

La rencontre artistique s’est déroulée sous le signe du souvenir et de l’anecdote. Devant la petite salle bondée d’inconditionnels de la danse classique, c’est sans ambage que ce grand monsieur nous a entrouvert le rideau des coulisses du grand ballet.

S’essayant à un russe limité à quelques mots (mais si expressif), « pour faire plaisir à ceux qui sont ici » et à grand renfort de gestes, d’onomatopées et de mimiques, il a narré, durant près de deux heures, ses rencontres avec de grands noms tels que Noureev, Chalipine, Preobrajenskaïa , Oulanova et Plissetskaïa ou encore avec Grace Kelly, au bord de la piscine.


M. Golovine semble en particulier nourrir une tendre rancune pour le grand danseur étoile russe Rudolf Noureev, engagé à Monaco en 1961, qui, un jour, passa devant lui sans le reconnaître alors que Georges avait aimablement accepté de partager avec lui sa loge « pour parler un peu russe ». Il n’hésite pas à décrire Noureev comme une star caractérielle, capricieuse et assez tyrannique qui refuse de se rendre à la loge de Sa Majesté la Reine d’Angleterre ou encore fait casser les murs de la sienne pour y accoler une salle de bain. « Je veux préciser que ce que je dis ne remet pas en cause le talent du danseur », s’empresse tout de même d’ajouter Georges Golovine.


Ses souvenirs si vifs, font parfois oublier la raison principale de sa visite : la présentation de son livre, La Russie de mon père, biographie sortie en France en 2008 et qu’il souhaiterait voir traduite et publiée en Russie. Il y transcrit les pérégrinations de son père, né à Saint-Pétersbourg, et qui a fui la révolution soviétique pour s’installer à Monaco et épouser une bretonne. « C’est mon devoir de mémoire envers cet être qui a été si généreux et bon envers ses enfants. Et qui leur a transmis un héritage artistique sans lui-même être artiste ». Le résultat est des plus convaincants : une vraie fratrie de danseurs. En effet, les quatres enfants, Serge, Solange, Georges et Jean Golovine sont tous devenus danseurs étoiles, chorégraphes et professeurs de ballet.

Catherine Golovine. (Crédits photo : Pauline Narychkina)

Aujourd’hui, Yourik Golovine, le fils de Georges et Catherine, couple inséparable à la scène comme à la ville, poursuit cette vocation de danseur dans le cadre du Théâtre Golovine, fondé par ses parents à Avignon en 1976. Il lui insuffle la mouvance contemporaine pour en faire un espace chorégraphique à la programmation riche et éclectique: performances musicales, cabarets, « théâtre physique », projets de spectacles avec des personnes handicapées. Catherine Golovine raconte : « Yourik a repris le flambeau et fait vivre ce lieu malgré les difficultés matérielles. D’ailleurs, je tiens à remercier mes enfants, car, même s’ils ne roulent pas sur l’or, c’est eux qui nous ont offert ce magnifique séjour à Saint-Pétersbourg. Comme cadeau d’anniversaire pour les 80 ans de Georges! »


 Il n’est pas exclu que cette visite sur le tard ne pose les premiers jalons d’une collaboration franco-russe. Toujours dans le domaine de la danse, celà va sans dire. Pour ne pas faillir à la tradition des Golovine.

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