Crédits photo : Elena Potchetova
Crédits photo : Service de presse
Les organisateurs ont mis près de trois ans à mener à bout ce projet car il a quasiment fallu aller chercher les objets pièce par pièce dans les placards des célébrités de l’époque. En l’absence d’un véritable musée de la mode de nos jours, en Russie, la majeure partie de l’exposition provient de la collection privée du célèbre styliste et historien de mode, Alexandre Vassiliev.
« Pour la Russie, c’est la première exposition d’une telle ampleur sur l’histoire de la mode », a déclaré avec fierté Alexandre Vassiliev lors du vernissage. Cette exposition montre et démontre que même dans un total isolement derrière le Rideau de fer et malgré les étalage vides des magasins, les vraies passionnées de mode trouvaient le moyen de s’habiller avec raffinement.
« Ce sont surtout les actrices de théâtre et de cinéma, les danseuses étoiles et les femmes de hauts fonctionnaires qui déterminaient la mode de l’époque », précise Vassiliev. Elles étaient les seules à pouvoir traverser la frontière, ramener des journaux de mode, du tissu et se faire faire des toilettes sophistiquées, très enviées par leurs compatriotes moins chanceuses. Ces dernières étaient contraintes de faire retoucher les vêtements tristounets produits par les usines soviétiques et de se fabriquer leurs tenues avec les moyens du bord . Ainsi, parmi les pièces exposées, vous trouverez une robe charleston taillée dans une véritable soutane de prêtre et une jupe de tennis transformée en robe par des mains habiles.
Ces vêtements proviennent des garde-robes personnelles des ballerines Galina Oulanova et Olga Lepechinskaïa, et de celles des actrices Ludmila Tselikovskaïa, Natalia Fateeva, Clara Loutchko, Ludmila Gourtchenko ainsi que d’autres stars du cinéma soviétique.
Crédits photo : Elena Potchetova
Les mannequins et les vitrines d’accessoires se succèdent dans un ordre chronologique. Des provocantes petites robes à paillettes et bibis des années 20, nous passons aux fastes tenues d’après guerre, toutes de tulle et de velours. Puis, place aux années 50 avec ses crinolines et ses tailleurs New Look. Dans la salle consacrée aux années 60, c’est le manteau de broquard pourpre bordé de fourrure qui saute aux yeux. Cette pièce, si osée pour l’époque, appartenait à la ballerine Olga Lepechinskaïa. L’autre pièce originale est l’ensemble « Arc-en- ciel », pantalon et tunique, qui provient t de la garde-robe de la danseuse étoile Maïa Plissetskaïa. Cet ensemble lui fut offert en 1973 par Pierre Cardin, quand la ballerine était l’égérie de sa maison de mode. On trouvera également des pièces avant-gardistes comme cette pèlerine et ce chapeau en plumes, des pochettes brodées, des robes géométriques aux structures complexes.
L’exposition se poursuivra à Moscou jusqu’au 12 juin. Ensuite, elle partira en tournée, à Saint-Pétersbourg puis vers l’Estonie. Selon la commissaire d’exposition, Irina Korotkikh, il est aussi question de monter cette exposition en Italie. Et il n’est pas exclu qu’elle arrive jusqu’en France.
Adresse : Musée Tsaritsyno, ukitsa Dol’skaïa, 1, Moscou
Pour plus g'infos :www.tsaritsyno.net
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