Une scène du spectacle « Zakouski ou la vie joyeuse ». Crédits photo : Théâtre Yunqué
Zakouski ou la vie joyeuse, pièce inspirée de récits de Mikhaïl Zochtchenko, occupe en ce moment, et pour deux semaines encore, la scène du Théâtre de l’Opprimé (12e arr.). Hystérique, déjantée, cette farce d’à peine une heure et demie dépeint la folie russe, à la manière de Boulgakov, en convoquant tous les éléments de l’imaginaire soviétique.
Quatre comédiens, pas plus, interprètent une dizaine de personnages hauts en couleur, qui démontrent l’absurdité d’un système tout en criant à la décadence. Qu’il s’agisse de faire faire des copies conformes de lettres d’amour, de devoir assister à la projection d’un film jusqu’au bout même lorsque l’on est indisposé, ou de changer de bassin à chaque coup de sifflet au bania–dont la vapeur envahit la salle exiguë du théâtre –, pas une situation ne manque d’épingler les aberrations de la vie en Russie soviétique.
Dans cette pièce, dont on sort comme on se réveille d’un drôle de rêve, les acteurs s’amusent comme dans une cour de récré, à coups de bruitages faits à la bouche, d’accessoires mimés et de faux nez pour passer d’un rôle à l’autre. Les guignols qui s’égosillent sur scène ressemblent à une bande de mômes qui joueraient aux gendarmes et aux voleurs en faisant abstraction de la présence des grandes personnes. A noter surtout, la prestation réjouissante de Marie Duverger qui sauve l’interprétation, plus inégale, du reste de la troupe. Tour à tour serveuse, milicienne ou petit garçon, l’actrice fait rire avec sa mine ahurie, ses attitudes espiègles, et sa démarche de souris montée sur ressorts.
Les zakouski, en russe, ce sont les amuse-bouche servis en début de repas. Rythmée par la rengaine de la chanteuse soviétique Valentina Tolkounova et l’hymne « inébranlable et légendaire » de l’Armée rouge, la pièce se savoure, comme des zakouski, avec délice... avant d’aller dîner.
Zakouski ou la vie joyeuse
Scènes burlesques d’après des récits de Mikhaïl Zochtchenko
Jusqu’au 4 mars 2012 au Théâtre de l’Opprimé, 78, rue du Charolais, Paris 12e.
Métro : Dugommier ou Reuilly-Diderot.
Du mercredi au samedi à 20h30, le dimanche à 17h.
Réservations au 01 43 40 44 44 et sur http://www.theatredelopprime.com/reserver.html
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