Crédits photo : AFP/East News
Cinq cents membres du personnel dirigeant de Sberbank, la banque la plus importante de Russie, ont pris part au tout nouveau programme de formation continue mis au point par les spécialistes de l’Institut européen de l’administration des affaires (INSEAD) de Paris et par la Nouvelle école économique (NES pour New economic school) de Moscou.
En juin 2012 s’achèvera la première année d’un nouveau programme de formation, fruit de la collaboration des experts de Sberbank, de l’INSEAD et de la NES. Cette formation comprend les disciplines fondamentales du programme MBA de l’INSEAD. Toutefois, les cours y sont donnés en russe et le contenu est adapté aux objectifs à long terme de Sberbank.
Sergueï Gorkov, le vice-président de Sberbank, affirme que pour la banque qui emploie déjà près de 250 000 personnes, le marché des cadres n’est pas suffisant. C’est pourquoi la banque a décidé d’investir dans la formation de son personnel.
Le programme de formation a été choisi sur appel d’offre. Les critères clés étaient : la globalité et la qualité du programme, la possibilité de dispenser les cours en russe, et un goût certain pour le risque car c’est la première fois qu’une formation est dispensée à un aussi grand nombre d’élèves sur un territoire aussi étendu.
L’INSEAD s’est avérée être la plus russophone des grandes écoles d’économie dans le monde, raconte Gorkov. En effet, il y avait assez de professeurs prêts à enseigner en russe dans pratiquement toutes les matières demandées, à part pour les cours d’économie et de finance, qui sont pris en charge par la NES. Les cadres de Sberbank ont été séparés en groupes de 50-60 personnes, selon le système du programme MBA de l’INSEAD.
D’après Gorkov, la sélection des premières recrues de ce programme, Sberbank 500, a été très stricte et basée sur des critères de compétences, de potentiel et de motivation. Cette sélection a été possible grâce à un système d’évaluation constant du personnel de la banque. Elle a également permis de mettre en évidence les points faibles des banquiers russes : relations avec les clients et gestion des ressources humaines.
Les cadres des filiales régionales réparties sur l’ensemble du territoire russe ont la possibilité de suivre des cours sur place, mais aussi à distance, et de participer à des cours virtuels, et ainsi, toutes les semaines, de prendre part à des discussions et des études de cas. Une grande partie des cours est disponible depuis leur lieu de travail grâce à une plateforme virtuelle dotée de tous les outils, documents et information nécessaires. Ce dispositif permet également, selon les concepteurs, d’évaluer les progrès des élèves dans chacune des matières.
Le programme Sberbank 500 exige un investissement personnel fort : chaque participant doit consacrer un minimum de 12 heures par semaine aux cours et aux discussions avec les professeurs et étudiants, explique Irina Pronina, directrice du centre de formation du personnel bancaire.
« En tant que membre du Conseil de direction de Sberbank, je dois veiller de près à ce que les dépenses soient les plus raisonnables possible », affirme Sergueï Gouriev, recteur de la NES. « La formation MBA de l’INSEAD revient à 58 000 euros par an, sans compter les dépenses de déplacement et de logement », explique Sergueï Netessine, professeur à l’INSEAD et directeur du programme Sberbank 500. « Les banquiers ne quittent pas leur poste de travail et ne perdent donc pas leur salaire, contrairement aux étudiants classiques ».
Dans l’avenir, ce programme sera adapté au marché et toute entreprise pourra en bénéficier, assurent leurs créateurs. Mais il y a pour le moment suffisamment de travail avec Sberbank : selon Gorkov, près de 20 000 employés sont aujourd’hui en attente de formation continue.
Lisez article original sur le site Vedomosti.ru
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