La Bohème se sont ceux qui vivent au jour le jour, en dehors des conventions sociales, nous dit le dictionnaire. Parmi les synonymes : les mots asocial, original, indépendant. Avec de tels extravagants, il faut donc s’attendre à tout. Des phrases provoc aux actes choc, ils ne passent jamais inaperçus. Sergueï Borissov a immortalisé les représentants des milieux artistiques moscovite et pétersbourgeois de la fin des années 80 au début des années 90 dans le plus simple appareil. Ses photos à Moscou sont actuellement exposées à la galerie RuArts.
Ce n’est pas un hasard si ces photos ont été prises durant cette courte période. Dès le milieu des années 80, la Russie est entrée dans l’ère de la Perestroïka, période de reconstruction totale, y compris de l’identité de l’homo sovieticus. Toute cette liberté a tourné la tête à la société russe, qui était alors en pleine euphorie : il était enfin temps de mettre ses idées à nu ! C’est dans cette atmosphère de renouveau que le photographe Sergueï Borissov crée un nouveau genre, le « nu idéologique », dont la première série de travaux fut publiée en 1989 dans le magazine français Photo.
Parmi les héros en tenue d’Adam exposés en photos à l’exposition Bohème nue, vous découvrirez Iossif Bakstein, critique d’art et curateur reconnu, Sergeï Bougaev, artiste éclectique et idole du film soviétique culte Assa (1987) ou encore l’opposant extrémiste Edouard Limonov – dont la biographie par Emmanuel Carrère vient d’obtenir le prix Renaudot 2011 – et beaucoup d’autres artistes dont le comportement tranchait à l’époque avec la société soviétique.
L’exposition Bohème nue aura lieu jusqu’au 25 février à la Galerie RuArts , 1er Zatchatievski pereoulok, Moscou.
Entrée libre.
Plus d’informations sur www.ruarts.ru
Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.
Abonnez-vous
gratuitement à notre newsletter!
Recevez le meilleur de nos publications directement dans votre messagerie.