Conservant la majorité des sièges à la Douma, Russie unie a également reçu le 21 décembre la majorité des postes de direction. Crédits photo : RIA Novosti
Lors de la première session plénière de la nouvelle Douma de Russie, le « parti du pouvoir » a montré son intention de contrôler strictement le parlement. Sur de nombreuses questions, l'opposition n'aura pas son mot à dire.
Conservant la majorité des sièges à la Douma, Russie unie a également reçu le 21 décembre la majorité des postes de direction. Sergueï Narychkine, ancien chef de l'administration présidentielle, a été nommé président de la Chambre malgré les objections des députés des partis d'opposition, qui avaient avancé leurs représentants pour ce poste.
« Sergueï Narychkine devra démontrer pleinement ses qualités de diplomate et de négociateur », a déclaré à cet égard la directrice du Centre d'étude des élites de l'Institut de Sociologie de l'Académie russe des sciences, Olga Krychtanovskaya.
La Douma a formé ses 29 comités. Plus tôt, les partis parlementaires ont signé une série d'accords selon lesquels la direction de 15 de ces comités reviendrait à Russie unie. Les députés du Parti communiste dirigeront 6 comités, les libéraux-démocrates et les représentants de Russie juste : 4 chacun.
Cet équilibre des forces constitue une sérieuse perte de ressources administratives pour le parti du pouvoir. Dans la précédente Douma, ses députés dirigeaient 26 des 32 comités.
Cependant, Russie unie a conservé le contrôle des organes clés de la Douma, par exemple les comités du budget et impôts et du droit constitutionnel. Cela signifie qu'aucune initiative législative avancée par les comités conduits par les députés de l'opposition ne sera pas acceptée sans l'approbation des comités pro-gouvernementaux.
Un représentant des communistes, qui possèdent la deuxième fraction en termes d'importance, a pris la tête du comité de la défense. Ces dernières années, l'opposition de gauche s'est fermement opposée à la réforme des forces armées, en particulier au passage partiel vers une armée de métier. Le volet organisationnel de la réforme est en grande partie achevé, et il est difficile d'imaginer que le chef du comité, l'amiral Vladimir Komoïedov, s'opposera aux plans du gouvernement visant à augmenter les dépenses de défense. A cet égard, les positions du parti du pouvoir et de l'opposition communiste sont identiques.
Le Comité pour les associations publiques et les organisations religieuses est dirigé par un député libéral-démocrate. Ce parti a mené campagne sous des slogans nationalistes, qui forment aussi la base de son programme politique. Par conséquent, il ne convient pas d'espérer que ce comité formule des propositions législatives relatives à la libéralisation du fonctionnement des organisations non gouvernementales, en particulier celles financées par l'étranger. Dans ce domaine, les libéraux-démocrates sont tout à fait solidaires avec Vladimir Poutine, dont on connaît largement l'attitude concernant ces organisations.
Les libéraux-démocrates espéraient également obtenir le poste de chef du comité des affaires étrangères, qui leur a échappé. Les questions de politique étrangère seront supervisées par un député de Russie unie. Inutile donc d'attendre du Parlement des changements significatifs dans ce domaine.
Bien entendu, le nouvel équilibre des forces au parlement n'empêchera pas le pouvoir exécutif de mener à bien les décisions nécessaires, mais cela ne se fera pas aussi facilement qu'au cours des quatre dernières années, quand Russie unie possédait la majorité constitutionnelle.
« Le format de travail de la nouvelle Douma sera plus conflictuel, l'examen des projets de lois et leur procédure d'adoption sera plus tendue », estime le directeur général de l'Agence pour les communications politiques et économiques, Dmitri Orlov.
« Nous comprenons que dans la Douma d'État, il y aura une cinquième fraction (en plus des quatre représentées), une force très importante et influente : la société civile », a déclaré le président de la fraction de Russie unie à la Douma et chef du Comité exécutif central du parti Andreï Vorobiov, qui a promis que « toute décision importante serait discutée dans les sites spécialisés de façon transparente afin de bien comprendre la nature et la façon dont sera appliquée telle ou telle loi ».
Le mandat de la chambre basse du parlement russe de 6e législature s'achèvera en décembre 2016.
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