La foire de Nijni Novgorod est le berceau du commerce de la région. Crédits photo : Lori/Legion Media
Nijni Novgorod et sa région ont l'avantage d'être proches de la capitale, densément peuplées, bien desservies. Des industriels belges ont décidé d'y localiser leur production.
« Une législation progressiste ». C'est ce qui a amené le groupe Solvay dans la région de Nijni Novgorod au cours de l'année 2007. Là, le spécialiste belge des solutions plastiques et son partenaire russe Sibur érigent maintenant une nouvelle usine à Kstovo, premier complexe à l'échelle mondiale construit en Russie et qui sera opérationnel à l'horizon 2013. Pour Erik De Leye, chargé de communication du groupe Solvay, le choix du partenaire comme celui du lieu allaient de soi. « L'une des matières premières du PVC est l'éthylène et Sibur dispose d'un vapocraqueur qui en produit, explique celui-ci . Le choix était facile ». Quant à Kstovo, « une ville très bien située » , sa capacité logistique aura fait la différence. Sans compter la qualité de la main d'oeuvre qui s'y trouve et le potentiel du marché local.
Une coopération étroite de la région
À la région de Nijni Novgorod le gouvernement
local a pris son destin en main, semble-t-il. Le porte-parole de Solvay salue
son dynamisme et le soutien prodigué aux investisseurs étrangers tel celui
apporté par l'administration au groupe belge. «Le gouvernement local a dès le
début apporté son aide à la réalisation de notre projet, assure Erik De Leye.
La législation de Nijni Novgorod lui permet d'apporter un soutien aux
industriels étrangers, qu'il soit financier ou non ». Le groupe Solvay,
qui a donné naissance à RusVinyl depuis sa joint-venture avec Sibour pour le
projet de Kstovo, indique qu'il a bénéficié d'un statut prioritaire pour mener
à bien ses projets : « dans ce cas, la région soutient l'entreprise sous
la forme d'agréments fiscaux, d'une compensation des taux de crédit commercial,
de mesures non-financières, etc. » . Un accord entre RusVinyl et les autorités
locales, garantissant à l'industriel des agréments fiscaux concernant l'impôt
sur la fortune et l'impôt sur les bénéfices pour une période de cinq ans, a
ainsi été signé.
Autant de facteurs économiques qui font de Nijni Novgorod une région très attractive pour les investisseurs étrangers, confirme de son côté le président de la chambre de commerce belgo-luxembourgeoise, Arkady Arianoff. Ce dernier a justement accompagné une délégation belge dans la région russe en octobre dernier. « La chimie reste le plus gros secteur d'investissement dans cette région, détaille-t-il . Nous voulons d'ailleurs contribuer à la création d'un cluster plastique à Nijni Novgorod ».
À l'évocation de la région, le président de la chambre de commerce belge
précise que son institution a justement signé un accord avec Nijni Novgorod il
y a peu, même si, bien sûr, « nous travaillons avec toutes les régions de
Fédération ».
Faire ses premiers pas
Pour Arkady Arianoff, le premier interlocuteur d'un investisseur étranger désireux de s'implanter est évidemment l'administration locale, en particulier Dmitri Svatkowsky, le vice-gouverneur de région. Toujours selon le président de la chambre de commerce, vient ensuite son homologue russe : Dmitri Krasnov, président de la chambre de commerce de Nijni Novgorod.
Arkady Arianoff évoque avec enthousiasme sa visite du mois dernier et se félicite de l'intérêt certain dont ont fait montre les entreprises locales russes pour le projet de cluster plastique qu'il entend porter à Dzerzhinsk. « À Dzerzhinsk pour ses 250 000 habitants et son université de grande qualité » , précise le président de la chambre de commerce belge. « Et pour la garantie d'une main d'oeuvre locale qualifiée, cadres y compris ». Dix ans plus tôt, tout était différent, conclut Arkady Arianoff. « L'équipe du gouverneur Valeri Chantsev a complètement modifié le paysage économique de Nijni Novgorod. Le retard a été rattrapé ».
Carte des implantations réalisées par les groupes étrangers (cliquez pour aggrandir)
Lisez sur la page suivante l'interview avec Valeri Chantsev, gouverneur de la région de Nijni Novgorod
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Réduire l'assiette fiscale pour créer des emplois, entretien avec Valeri Chantsev, gouverneur de la région de Nijni Novgorod
Crédits photo : Itar-Tass
Quelles sont les demandes formulées par les investisseurs étrangers ?
Premièrement, les investisseurs étrangers ont peur des barrières
administratives, de la corruption, et des lenteurs dans l'octroi de
licences. Nous avons supprimé tout cela en misant sur le « guichet
unique ». Nous avons réduit la période de prise de décision à 104
jours. Deuxièmement, chaque investisseur regarde la logistique, la
disponibilité de terrains et de ressources administratives, la volonté
politique des dirigeants concernant la réalisation d'un projet, ainsi
que les compétences des employés. La disponibilité de réseaux techniques
est importante : électricité, chauffage, eau, voies d'accès. Nous avons
travaillé sur ces axes. Pour réduire le déficit d'énergie, nous
envisageons de construire une centrale nucléaire - 4 blocs de 1150
mégawatts. En 2020, le déficit d'électricité aura disparu.
Que faites-vous pour accélérer la
modernisation de l'économie ?
Propos recueillis par D.Skvortsov et T.Ermoshkina
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