Crédits photo : Tatiana Chramtchenko
Cinquante ans se sont écoulés depuis la mort dramatique de Marilyn Monroe, diva culte d’Hollywood. Durant cette période, le monde a revu tous ses films et toutes les vidéos dans lesquelles elle apparaît, a lu une multitude de livres et de témoignages et a vu des photographies exceptionnelles de la star. On pensait que tout avait été dit et qu’il n’y avait plus rien à ajouter, mais le photographe Iouri Toroptsov n’était pas du même avis, et la galerie parisienne du Bon Marché présente depuis fin octobre une exposition de Iouri Toroptsov intitulée Marilyn and I.
Né en 1974 dans une communauté rurale proche de Vladivostok, Iouri Toroptsov a quitté la Russie en 1998 pour étudier à New York. Nourri de ses origines extrême-orientales, de ses séjours américains et de son installation en Europe, Iouri Toroptsov travaille sur ce qui constitue le dénominateur commun des cultures distantes : le rapport de l’humain à sa propre identité et la permanence des mythes. Les thèmes de la mémoire, de la métamorphose, du profane et du sacré, reviennent en leitmotiv dans ses photographies.
Cette exposition est composée de photographies qui nous offrent un regard nouveau, et inattendu, sur l’icône Marilyn Monroe. Les héros de la présentation de Toroptsov sont des personnalités qui ont côtoyé l’idole, mais aussi une robe d’été à carreaux qui a appartenu à Marilyn avant d’être vendue plus tard aux enchères. C’est justement lors de l’enchère que le photographe a eu l’idée de cette exposition. « J'avais été très intrigué par ce rituel parfaitement orchestré : dans une salle d'enchères comble, des individus étaient déterminés à miser des milliers de dollars pour pouvoir posséder des témoignages tangibles de la femme la plus mythique de l'histoire d'Hollywood. C'est là, dans la salle des ventes, que j'ai commencé à m'interroger sur les éléments qui constituent l'exceptionnelle longévité et la modernité du mythe de Marilyn Monroe », se souvient Toroptsov.
La robe voyage d’une photographie à l’autre, que ce soit dans un salon près d’une ménagère, sur une actrice maquillée ou avec un artiste sur un toit. On peut également y voir quelqu’un poser la robe sur le fauteuil et faire semblant de discuter avec la diva, une personne danser avec la robe, ou une autre l’enfiler. Les personnalités viennent d’horizons très différents qui, d’une façon ou d’une autre, sont chers à Marilyn Monroe. Lorsque la robe leur tombe dans les bras, l’icône qu’elle était revit en eux, et fait rejaillir en eux divers sentiments et pensées.
Iouri Toroptsov a exposé en 2008 à La Maison Européenne de la Photographie à Paris. Sa série La Maison de Baba Yaga a été présentée à l’exposition Paris Photo 2008. En 2009, les photographies de Iouri Toroptsov ont été exposées aux Rencontres d'Arles.
Selon certains, Marilyn représente le courage, l’insoumission aux stéréotypes, alors que pour d’autres, comme l’artiste Christine Gurtner, c’est la fragilité qui se cache « derrière la faste et les paillettes » qui les touche le plus. Pour un jeune mannequin new yorkais, Marilyn Monroe est un exemple car elle « pouvait avoir autant de peurs et d’insécurités » que lui. Un jeune acteur américain considère de son côté qu’« au-delà de l’icône, Marilyn est une façon d’être ».
La photographie de Frédéric Mitterrand, prise par Toroptsov en 2007, avant que l’écrivain ne devienne ministre de la Culture, occupe une place particulière au sein de l’exposition. Pour l’auteur, qui est également un grand connaisseur de cinéma, l’icône Marilyn n’est pas dénuée de sens. Sur la photo, Mitterrand est assis dans le fauteuil d’une bibliothèque, avec la robe à sa gauche. Les deux protagonistes semblent entretenir une discussion sérieuse.
Dans la galerie, on peut également voir la fameuse robe de Marilyn. Elle se trouve à l’intérieur d’une vitrine, où elle pend discrètement près de l’entrée de l’exposition.
L’exposition Marilyn and I sera ouverte jusqu’au 7 janvier 2012, au niveau -1 du Bon Marché Rive Gauche à Paris, 24 rue de Sèvres, dans le 7e arrondissement.
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