Crédits photo : Kommersant
Les scientifiques russes ont mis au point un appareil de mesure de radioactivité intégré au téléphone portable. C’est une première sur le marché mondial, mais les scientifiques n’étant pas férus en affaires, ils ont été confrontés aux problèmes de financement et de commercialisation du projet. La Russie d’Aujourd’hui a interrogé le concepteur, Vladimir Eline, sur son invention et sur les solutions apportées aux questions financières.
Comment est né Do-Ra ?
L’idée m’est venue en mars 2011, suite
à la commande qui m’a été faite d’un article sur la catastrophe de Fukushima.
La devise de L’Université technique d’État de Moscou-Bauman, où j’ai fait mes
études, est la suivante : « si tu ne comprends pas, cherche ; si tu doutes,
vérifie ; si tu es sûr, agis » ! Et c’est précisément ce que j’ai décidé de
faire. Quant à l’appellation Do-Ra, c’est simplement l’amalgame des premières
syllabes des mots dosimètre et radiomètre.
À quel genre de difficultés sont confrontés les chercheurs russes et comment les surmonter ?
Au tout début du projet, nous avons eu
du mal à rassembler une équipe de concepteurs. Ce n’est qu’au bout d’un à deux
mois, grâce à un heureux hasard, que nous avons trouvé les bonnes personnes. Un
autre problème : le financement des projets scientifiques. Les banques
russes ne sont pas prêtes à risquer leur capital pour ce genre d’aventure. Et
les fonds d’innovation viennent tout juste d’apparaître sur notre vaste marché.
Malheureusement les chercheurs n’ont pas d’argent, tandis que ceux qui en ont
ne veulent pas le risquer. Les moyens sont insuffisants pour élaborer les
projets innovants. Mon conseil à tous les concepteurs russes : multiplier les
démarches pour obtenir des bourses d’innovation, comme auprès de la Fondation
Skolkovo, par exemple.
Quel rôle a joué Skolkovo dans la
réalisation de ce projet ?
Sur leur site Internet, j’ai pu
concevoir un plan de conception, de réalisation et de commercialisation du
projet, détailler les étapes de son évolution. Puis le projet a été entériné
par une commission composée d’experts russes et étrangers. Je suis devenu
membre à part entière du programme fédéral d’innovation et obtenu des avantages
fiscaux au sein de la technopole. L’opérateur du projet, la société Intersoft
Evrasia, étant résident de Skolkovo, ne versera que 14% des charges salariales
et sera exempté du reste des impôts. La seule condition pour obtenir ces
avantages fiscaux en Russie est de correspondre au statut de chercheur scientifique.
Le fonctionnement de Do-Ra qui mesure la radioactivité. (PHOTO : SERVICE DE PRESSE ) |
Biographie de Vladimir Ieline
Nom : Vladimir Ieline
Âge : 54 ans
Rôle : fondateur
Après ses études à l’Université technique d’État de Moscou-Baumann (Systèmes et appareils radio-électriques), Vladimir Ieline travaille comme chercheur. La fondation de Do-Ra coïncide en 2011 avec la publication de son article Notre monde radioactif où il avance des arguments pour la création d’appareils de mesure de radioactivité intégrés au téléphone portable. Depuis le soutien du projet par Skolkovo, quelques dizaines d’exemplaires de Do-Ra ont été créés, tandis que le logiciel pour des plateformes numériques est en cours d’élaboration.
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