Du soviétisme pur sucre à l’élégance teintée de nostalgie

Des intérieurs de grand luxe. Crédits photo : service de presse

Des intérieurs de grand luxe. Crédits photo : service de presse

Pour les Moscovites, l’hôtel « Ukraine » ne ressemble pas aux autres édifices construits au lendemain de la Seconde 
Guerre mon­diale à l’initiative de Staline (les sept sœurs). À la différence des ministères ultra surveillés et des immeubles d’appartements gardés par des concierges cer­bères, n’importe qui peut s’y rendre pour admirer la vue panora­mique sur la capitale.


L’établissement offre des vues époustouflantes dans la galerie du premier étage où un diorama reconstitue le Moscou soviétique. Ce panorama, qui embrasse tout le centre-­ville, est entré dans l’éternité en 1977, année de la réalisation du diorama qui voit la lumière du jour céder la place au crépuscule, puis, la nuit tombée, s’illuminer les rues minuscules (échelle 1/75).


À l’instar des autres visiteurs, je mets les écouteurs, et une voix explique que ce diorama impressionnant de 16 mètres de long, 9,5 de profondeur et 6 de haut, a été réalisé pour une exposition nationale aux États-Unis et montré à New York. Neil Armstrong, l’homme qui a le premier marché sur la Lune, avait voulu l’acheter, mais le Moscou soviétique n’était pas à vendre. Ultérieurement, le diorama a remporté la médaille d’or à la foire de Leipzig.


La rénovation de l’hôtel ­
 a duré trois ans. L’établissement appartient désormais au ­groupe Rezidor et a rouvert sous la ­marque Radisson Royal. Les travaux ont transformé le plus célèbre des hôtels soviétiques en une oasis luxueuse. L’architecture intérieure a changé, mais les ornements d’origine – en 
marbre, bouleau de Carélie ou onyx – ont été conservés. Le 
nombre de chambres, de mille à l’origine, a diminué de moitié.


Le hall est surplombé ­d’énormes lustres de cristal. L’atmosphère de l’époque stalinienne est présente dans les riches rideaux plissés garnissant les très hautes fenêtres, dans les abat-jours verts et le calme de la bibliothèque, où les œuvres de Marx et Engels côtoient les ordinateurs portables dernier cri à la disposition des clients, dans la gigantesque fresque au plafond intitulée « La fête du labeur et de la moisson dans l’Ukraine hospitalière » . Et bien sûr, dans les toiles des peintres sovié­tiques qui ornent les murs des couloirs, des salons et des ­chambres. En tout, l’hôtel ­abrite 1 200 œuvres originales, dont les plus célèbres sont de Polenov et Deineke.

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