Un pas en avant !

Crédits photo : service de presse

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Lors du dernier Forum International de Saint-Pétersbourg « Partenariat pour la modernisation : nouvelles perspectives pour le business en Russie », le directeur général de l’Association du business européen Franck Schauff a donné sa vision de l’attractivité des investissements du marché russe, évoquant notamment les questions qui doivent encore être abordées pour faciliter l’entrée des flux d’investissements directs (IDE) dans l’économie du pays.

 

Pensez-vous que, dans le cadre du programme du Partenariat pour la modernisation, de nouvelles opportunités sont récemment apparues pour le business européen ?

 

En 2010, les investissements étrangers ont représenté près de 30,5 milliards d’euros. Si on regarde les statistiques globales des pays du BRIC, les leaders sont la Chine, avec environ 79 milliards d’euros, et le Brésil (plus de 35,5 milliards d’euros). Mais sur d’autres indicateurs comme les investissements directs par habitant, la Russie est classée première parmi les BRIC. La situation n’est donc pas aussi mauvaise qu’on peut le croire. Néanmoins, la Russie pourrait obtenir encore bien plus. Pourtant, au cours des dix dernières années, les investissements proviennent principalement de secteurs comme le pétrole et le gaz.

Actuellement, la situation évolue peu à peu, notamment en ce qui concerne la nouvelle conception de la modernisation, présenté par le gouvernement russe. De nombreux investissements commencent à arriver dans d’autres secteurs, en particulier automobile, y compris les fournisseurs de composants. Le marché de la consommation est également intéressant pour les entreprises étrangères qui peuvent apporter une contribution significative au développement de technologies pour la production. Ainsi, les consommateurs russes peuvent acheter de meilleurs produits, et recevoir des services plus sophistiqués.

 

A l’heure actuelle, l’industrie pharmaceutique reste la priorité du gouvernement russe en matière de développement. En réalité, le système russe de santé tout entier a terriblement besoin d’innovation. Autre secteur pour la modernisation, l’agriculture, qui nécessite de nouvelles technologies, des produits chimiques et des cadres compétents. À l’avenir, les investisseurs étrangers pourraient participer à ce développement et aider à accroître la productivité dans ce secteur.

 

De quoi se plaignent les investisseurs étrangers en Russie, et quels obstacles rencontrent-ils ?

 

La plainte la plus courante est celle de la charge administrative. Par exemple, la comptabilité et le système fiscal russes sont beaucoup plus complexes qu’en Europe. Les entreprises européennes qui ouvrent des bureaux en Russie découvrent qu’ils ont besoin de plus de comptables que dans la plupart des pays européens.

 

La corruption est un autre problème sérieux pour les investisseurs. L’image de la Russie dans le monde en a beaucoup souffert. Malheureusement, la corruption et les pressions administratives sont étroitement liées en Russie. J’aimerais que les autorités montrent un réel effort pour améliorer la situation. Actuellement, on peut dire que la Russie est sortie de la crise, mais les taux de croissance ne sont pas aussi élevés qu’ils ne l’étaient avant la crise. Si la croissance du PIB était entre 6 et 8%, aujourd’hui, elle est d’environ 4%. Et les chiffres devraient encore stagner pour les quelques années à suivre. Cela soulève, bien entendu, quelques doutes sur le futur de l’économie russe.

 

Après tout, pour correspondre au niveau de développement des pays d’Europe occidentale, la Russie a besoin d’un taux de croissance beaucoup plus élevé. Cela montre une fois de plus que le modèle économique de la Russie a besoin de changements. Ces derniers temps, les investisseurs étrangers ont également l’impression que la hausse des prix du gaz et du pétrole a diminué l’intérêt pour la modernisation du pays. Et c’est, en partie, vrai. Si la modernisation était réellement une priorité et que les programmes gouvernementaux s’appliquaient véritablement à attirer les investissements, leur volume pourrait être beaucoup plus important.

 

Comment évaluez-vous les perspectives d’investissement de la Russie en 2012, après les élections parlementaires et présidentielles ?

 

Le président Dmitri Medvedev et le Premier ministre Vladimir Poutine ont déjà identifié les grandes lignes de la politique de la Russie pour les années à venir. Pour nous, la situation dans le pays restera stable. Mais pour les investisseurs étrangers, c’est un facteur important. Ceci dit, beaucoup dépendra du comportement de la nouvelle équipe, à savoir surtout si elle continuera ou non le cours de la modernisation de l’économie russe. Globalement, on prévoit une augmentation des investissements directs étrangers pour 2011 et 2012. Alors j’espère qu’à l’avenir, la Russie ne sera pas uniquement un fournisseur de matières premières dans l’économie mondiale.

 

L’article est publié dans sa version courte.

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