Crédit photo : Kommersant.
Le 6 mai, lors d’un congrès du parti Russie unie à Volgograd, le Premier ministre a proposé de créer un Front populaire panrusse (FPP) pour que l’ensemble de la société civile puisse avoir la possibilité de participer à l’élaboration des décisions gouvernementales. La proposition est tombée à l’improviste mais le jour était bien choisi : à la veille de l’anniversaire de la victoire de la Seconde guerre mondiale, le mot « front » sonnait juste.
Selon le speaker de la Douma et membre du conseil de coordination du FPP, Boris Gryzlov, le Front peut devenir un syst
è
me d'ascension sociale permettant l’émergence de gens entreprenants
qui, pour une raison ou une autre, ont décidé de ne pas intégrer le
parti au pouvoir.
Depuis
la création du Front, des centaines d’organisations diverses y ont
d'office inscrit leurs membres, comme la Fédération des syndicats
indépendants ou l’Union des industriels et des entrepreneurs ou encore
des associations comme le mouvement agricole de Russie (38 millions de
personnes), les retraités (1,4 million), les cheminots (1 million) et
les postiers (400 000), les automobilistes, les éleveurs de rennes, les
gymnastes… Beaucoup d'individus se sont retrouvés membres de
l'organisation sans qu'on leur ai demandé leur avis, ce qui a provoqué
un débat public.
Pour beaucoup, le Front est associé au parti Russie
unie, comme un simple changement de marque, alors qu’il a été créé pour
élargir le cadre étroit du parti. Le leader du parti communiste,
Guennadi Ziouganov est particulièrement critique :
« D’habitude, c’est l’opposition qui lance un front populaire et pas celui qui dirige, sinon c’est un scandale ».
Les opposants Vladimir Ryjkov, Boris Nemtsov et Vladimir Milov affirment d’une seule voix que
« Poutine est tout à fait conscient que la cote de popularité de Russie unie est en train de chuter rapidement »
et qu’il faut
« la tirer par les oreilles du bourbier »
.
« La précipitation est suscitée par la compétition »
, remarque le directeur de l’Institut international d’expertise politique, Evgueni Mintchenko,
« le but, c’est de se positionner de telle sorte que l’on comprenne que
c’est Poutine qui choisira le candidat du pouvoir pour 2012. Car tout
le monde l'a remarqué : Medvedev a de moins en moins de cartes à jouer ».
Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.
Abonnez-vous
gratuitement à notre newsletter!
Recevez le meilleur de nos publications directement dans votre messagerie.