Les ressorts impénétrables de l’affaire DSK

Crédits photo : Reuters/Vostock Photo

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Les derniers rebondissements dans l’affaire Dominique Strauss-Khan passionnent la presse ­russe, friande de complots politiques. Mais la tournure imprévue des événements inspire, une fois n’est pas coutume, une certaine compassion sous la plume des éditorialistes. Plus d’un ­homme politique Russe est tombé dans le passé pour des affaires de mœurs.
 Les poids des mots  
Kiril Kharatian, Vedomosti

Il y avait comme une concurrence de réputations : de Strauss-Khan, tout le monde savait qu’il aime les femmes, de la femme de chambre on ne savait presque rien. Mais les avocats de DSK et les journalistes ont mené l’enquête, pour se rendre compte que la femme de ­chambre ne racontait pas tout ou bien en rajoutait. Elle s’est fait coincer, inhabituée à être au c œ ur de l’attention publique : en cherchant à améliorer son ordinaire, elle s’est lancée dans une entreprise trop lourde pour ses épaules. Le poste au FMI est définitivement perdu pour DSK, mais il semble que l’accusation de viol va s’écrouler. Des mots ont suffi à ébranler l’affaire, tout comme à la commencer.

Le retour du pilote abattu
Andreï Kolesnikov, gazeta.ru

Ceux qui chutent en politique la réintègrent rarement avec succès. Mais il a suffi que DSK soit libéré et la femme de chambre suspectée de faux témoignage, pour que l’ancien patron du FMI amorce un retour en politique. C’est un phénomène étonnant : hier encore, non seulement la carrière, mais la vie entière de DSK semblait détruite. La composante politique de cette affaire modifie le concept de « pilote abattu ». DSK a perdu son poste au FMI, il risque de ne pas devenir le candidat des socialistes. Mais s’il est acquitté, ies humiliations passées seront effacées, et il pourra très certainement revenir en politique, en tant que leader de son parti.
La troisième victime
Gelia Delerins , Ogoniok

Dans l’affaire Strauss-Khan, il y a lui, la femme de chambre, et un troisième personnage, Anne Sainclair. Aimée par les Français, symbole de la femme libérée, riche, qui a réussi. S’il y a une victime, aux yeux des Français, c’est bien elle, à qui il ne reste rien d’autre que de dépenser des millions pour sauver un mari indigne. Il ne vient à l’esprit de personne qu’elle puisse l’abandonner, tant que dure la procédure, tant qu’agit la présomption d’innocence. Elle aurait pu ­prendre le parti de la morale. Mais elle est prête à pardonner, comme les fois précédentes, à sortir sous les sifflets de la foule et les caméras, tout en noir, les yeux bleus incandescents. On dit qu’elle l’aime.

 

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