Photo : Ria-Novosti
Les autorités russes ne veulent pas laisser repartir les professionnels hautement qualifiés venus de l'étranger. Pour eux, elle souhaite alléger non seulement les conditions d'entrée, mais aussi l’accès à la citoyenneté.
Il a fallu plus de 6 ans au Service fédéral des migrations de Russie (FMS) pour élaborer un Projet global de politique migratoire. Mais ce projet, présenté par le chef du FMS Konstantin Romodanovski, est tout à fait révolutionnaire.
Dès cet été, de nouvelles règles d'entrée doivent entrer en vigueur pour les spécialistes hautement qualifiés. A terme, l’organisme propose d'abolir les anciennes formalités que sont le permis de résidence temporaire (RVP) et les quotas sur le nombre de migrants. L’un des principaux objectifs du projet, selon les experts, est de déplacer l’accent de la migration temporaire au séjour permanent.
En mars 2011, le président Dmitri Medvedev a signé des amendements à la législation sur l'immigration qui facilitaient l'admission temporaire sur le territoire russe pour les étrangers. L'étape suivante vise à donner à toutes les personnes intéressées une occasion de vivre de façon permanente en Russie. Konstantin Romodanovski expose très clairement la nouvelle priorité de la politique d'immigration: « Nous voulons attirer des ressortissants étrangers axés sur un séjour de longue durée en Russie, ceux qui veulent devenir nos concitoyens ».
« Le programme de migration temporaire, axé sur l’obtention d’un effet économique grâce à l’embauche de travailleurs étrangers, est inefficace en termes démographiques. Sans programme de migration permanente, il est difficile de réaliser les objectifs démographiques », souligne le directeur adjoint de l'Institut de démographie de l'École supérieure d'économie, Mikhaïl Denissenko.
Selon les experts, un obstacle majeur qui dissuade les étrangers de s'installer en Russie est la formalité que constitue actuellement le permis de séjour temporaire (RVP). « Afin d'obtenir la citoyenneté russe, un étranger passe par trois phases d’une durée de huit ans : il doit d’abord obtenir un permis de séjour temporaire, puis le permis de séjour, avant d’accéder à la citoyenneté », explique le chef du service des migrations, M. Romodanovski.
Pour remplacer ce système, Romodanovski propose d’adopter le mécanisme de permis de séjour utilisé par la plupart des pays occidentaux. Selon le chef du Service fédéral des migrations, le système est extrêmement simple. « La personne remplit elle-même un questionnaire. Les données sont ensuite vérifiées objectivement, et elle obtient finalement un permis de séjour », explique Romodanovski.
Le service ne précise pas le nombre d’étrangers dont la Russie a besoin actuellement. Le projet présenté par le chef du Service fédéral des migrations ne contient pas encore de chiffres concrets. Selon l'École supérieure d'économie, le besoin du marché du travail en main-d'œuvre étrangère atteindra 10 à 20 millions de personnes en 2020, en fonction du rythme de croissance de la productivité.
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