Le rouge et la « blanche »

Crédits photo : Itar-TASS

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L’entreprise russe Belaïa Datcha (la datcha blanche), de l’ancien ministre de l’Agriculture et actuel député à la Douma nationale Viktor Semenov, alimente les Russes en légumes, mais également en véritable vin français : l’entreprise est propriétaire d’un château au cœur d’un vignoble en Provence.

« Il y a les mathématiques et les mathématiques supérieures. Il en va ainsi du jardinage (équivalent des mathématiques) et de la viticulture (mathématiques supérieures). Et j’ai toujours voulu faire des mathématiques supérieures », explique Viktor Semenov, à l’origine chercheur en agronomie-viticulture. En un mot, viticulteur. « Je pensais travailler dans le vin, dans la région de Krasnodar (dans le sud de la Russie), poursuit le député, mais quand j’ai mesuré toute la charge physique, organisationnelle et émotionnelle que cela représente, j’ai compris qu’avec toute la désorganisation résultant de la campagne contre l’alcoolisme menée par M. Gorbatchev, je n’aurais pas assez d’une vie pour faire du bon vin ici ». C’est donc vers la France que M. Semenov s’est tourné.

 

En 2008, Belaïa Datcha a acheté un château au milieu d’un vignoble de quatre hectares dans le Var : «  La partie la plus verte de la Provence », assure l’ancien ministre. « Au départ, je pensais que c’était vraiment peu, puis après avoir fait connaissance avec le bordelais, j’ai compris la fragilité de mon scepticisme : le fameux Château Petrus, étalon mondial du vin, est cultivé sur quatre hectares ». Belaïa Datcha a investi environ un million d’euros dans l’achat et la modernisation de son château.

 

Viktor Semenov a choisi de jouer la carte de la qualité, évitant la consommation de masse. De son vignoble, il tire, grâce aux cuves de son partenaire le Château Roubine, 30 000 bouteilles de vin rouge par an. 10 000 sont exportées en Russie, sous l’appellation Blanche Villa de Provence (vendues dans les magasins Metro, Cash&Cash et Stockman entre 700 et 800 roubles (17 à 20 euros) la bouteille) et 20 000 bouteilles de Château Roubine partent sur le marché français (autour de 15 euros la bouteille). Cette année, Belaïa Datcha a également produit du vin rosé, dont 1 000 bouteilles devraient être envoyées en Russie pour y être goûtées.

 

Pour Viktor Semenov, le Château Blanche Villa de Provence n’est pas tant une affaire commerciale qu’un exercice pour l’âme. Mais des résultats comptables, il ne sera pas question.

 

Pour en savoir plus, consultez l’article de Vedomosti (en russe) :

http://www.vedomosti.ru/newspaper/article/259726/krasnoe_i_belaya#ixzz1LT3vK0ki

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