Ile Rousski. Crédits photo : Itar-TASS
On l’appelle sur place « le chantier du siècle » : un immense campus regroupant toutes les universités de Vladivostok prévu sur la petite île Rousski, non loin du Japon.
Foin de Fukushima et des rumeurs catastrophistes sur la radioactivité
circulant dans l’Extrême-Orient russe ! Le groupe de BTP moscovite
Crocus International a dévoilé début avril un projet pharaonique dont
l’inauguration doit coïncider avec le sommet ATES (21 pays de la zone
Pacifique) qui se déroulera l’an prochain, a priori lui aussi sur l’île
Rousski, située en face de Vladivostok.
L’ensemble sera financé sur le budget russe.
« La somme allouée est connue : 60 milliards de roubles
[1,5 milliards d’euros] », a révélé Aras Alagarov, PDG de Crocus International. Et de préciser :
« J’y ai rajouté 50% car il n’y a rien sur l’île : ni routes, ni eau, ni
gaz, ni canalisations, ni chauffage, ni électricité. Avec 90 milliards
[2,2 milliards d’euros],
on peut construire »
. L’infrastructure doit être achevée avant la fin de cette année. Soit
une centaine de bâtiments, des digues de granit, des routes, un immense
pont et des pistes pour hélicoptères. Car au-delà des universités,
c’est cinq milliards d’euros qu’il faudra investir pour construire
l’ensemble des équipements nécessaires à la tenue du sommet ATES.
Beaucoup
s’interrogent sur le fait que Crocus ait décroché un contrat aussi
juteux alors que la société n’est active qu’à Moscou.
« C’est vrai que la décision a provoqué des jalousies »
, admet un responsable de Crocus, sous couvert d’anonymat.
« On nous a fait confiance davantage qu’aux sociétés locales parce qu’on nous connaît bien à Moscou »
. Alagarov explique que vu les délais extrêmement courts, l’organisation
d’un appel d’offre n’était pas possible. Et même sans appel d’offre,
une telle tâche en à peine un an semble irréalisable...
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